• Les agents municipaux chargés de la propreté ont repris du service, hier Les déchets se sont accumulés un peu partout ces derniers jours dans les ruelles, les cités… Les poubelles de la municipalité installées dans les arrondissements municipaux et remplies à craquer n'ont pas été vidées ces deux derniers jours en raison du couvre-feu. A Bab Jedid, Cité Helal, Essaïda ou à la Cité El Khadra, les déchets qui s'amoncellent par terre dégagent de fortes odeurs nauséabondes, que nombre d'habitants n'arrivent plus à supporter aujourd'hui. « Il y a un désordre indescriptible dans les rues de Bab Jedid. Des ordures s'amoncellent partout depuis quelques jours. Mais c'est surtout l'odeur qui est insupportable», raconte Mourad, un habitant de la cité. D'habitude, les agents municipaux, chargés de la propreté, effectuent des rondes nocturnes pour enlever les déchets. Les deux derniers jours, ceux-ci n'ont pas pu travailler car ils ne disposaient pas de laissez-passer pour circuler le soir, pendant le couvre-feu, parce qu'il faut éviter les déplacements fréquents au sein du centre-ville et dans les cités pour rétablir le calme et assurer la sécurité des habitants. Certains habitants ont décidé de prendre les choses en main et de s'organiser par eux-mêmes. «A la Cité El Khadra, des habitants ont cotisé pour louer une camionnette et enlever les déchets», relève M. Lamine, la cinquantaine, cadre dans une administration publique et habitant de la cité. «Nous les avons transportés jusqu'à la décharge municipale». Dans d'autres cités, les habitants se sont munis de sacs en plastique géants pour collecter les déchets et les transporter le plus loin possible des maisons. Hier, les agents de la municipalité chargés de la propreté ont repris, toutefois, du service. En tout cas, en ce qui concerne la municipalité de Tunis. Des agents municipaux ont circulé toute la matinée, sillonnant les avenues et les ruelles des arrondissements municipaux pour enlever les ordures. «Nous n'avons pas eu d'absence, a observé une source au sein de la municipalité. Nous avons reçu des appels de citoyens qui nous ont demandé de venir enlever les ordures dans leurs cités. La majorité de nos agents de propreté a été mobilisée pour la collecte des ordures dans le Grand-Tunis». Comme à Bab Souika, où ils ont commencé tôt le matin à enlever les ordures dans les venelles de la vieille médina. Cerise sur le gâteau : certains ont même eu droit à une tasse de café chaud servi gratuitement par un café de la place qui a décidé de rouvrir ses portes pour accueillir, de nouveau, ses clients.