La collecte des déchets ménagers fait défaut aussi bien dans les grandes villes que dans les localités. Des tas d'ordures sont accumulés tout au long de la journée dans des endroits largement fréquentés par les citoyens. A priori, les décharges contrôlées qui viennent d'être créées dans plusieurs régions de la République n'ont-elles pas apporté des solutions radicales. De plus, les municipalités supposées assurer ces services quotidiennement ne prêtent pas beaucoup d'attention à ce facteur sous prétexte de défectuosité du matériel roulant. Mais à quand des solutions radicales à problème ? Car, entre temps, les citoyens brûlent eux-mêmes les déchets. Une ville propre reflète certes les efforts déployés par les responsables locaux à ce niveau. Ces derniers sont en fait supposés veiller à la propreté, car c'est un élément de base pour offrir aux citoyens une meilleure qualité de vie, saine et confortable. Cependant, rares sont ceux qui prêtent une attention particulière à ce facteur et qui mobilisent les moyens disponibles de manière continue. Les paysages font preuves. En plein centre ville ou même dans des petites localités, les tas d'ordures sont entassées au bord de la rue ou carrément sur les trottoirs. Ces paysage est très fréquent notamment dans les quartiers populaires où la propreté de l'environnement reste un simple slogan. Il est presque six heures de l'après-midi. La station du métro de Bab El Khadra est prise d'assaut. Après une longue journée de labeur, les passagers qui attendaient avec impatience le métro toujours en retard, commencent à en avoir assez. Une odeur suffocante règne dans la zone. Il n'y a pas de fumée sans feu. Evidemment, les ordures entassées à quelques mètres de cet endroit, plus précisément au niveau du rempart de Bab El Khadra sont en train d'être brûlées. C'est clair que les agents municipaux ont oublié de passer dans les voisinages pour ramasser les déchets et faire un petit coup de balai. Leur dernier passage remonte à plusieurs jours en arrière. Ainsi, les citoyens ont-ils eu recours à des solutions très risquées. Pour se débarrasser des déchets, ils y ont mis le feu. Du feu en plein centre ville, dans un emplacement largement fréquenté par les citoyens et juste au niveau du poteau électrique, ça ne pourrait que déclencher une vraie catastrophe. Un tel geste non calculé d'avance peut avoir des conséquences lourdes et de causer des dégâts énormes d'autant plus que les élèves du collège viennent de sortir de cet établissement. La rue s'est transformée en une décharge anarchique où les torches de feu et l'odeur de la fumée incommode les présents. Témoin d'une époque de l'histoire de la Tunisie, le rempart de Bab El Khadra est en train d'être massacré. En dépit des moyens mobilisés il y a seulement quelques années, il est encore délaissé. Car les responsables ne veillent pas à le préserver. Les environs de ce site historique sont très pollués et ce tout au long de l'année. A cause de la négligence, les agents municipaux n'accordent aucune attention à cet endroit. Ils passent rarement par là le laissant ainsi dans un état de délabrement. D'ailleurs le coin d'en face s'est transformé en une benne d'ordure sans parler des déchets jetés à tort et à travers. Certes, il s'agit d'une responsabilité partagée entre les citoyens et la municipalité. Par manque de conscience, les résidents se permettent de polluer ce site. Mais s'ils se sont comportés de cette manière c'est parce qu'ils n'ont pas eu des solutions alternatives. La municipalité est supposée installer des bennes d'ordures et assurer le ramassage quotidien. Attirer l'attention des citoyens quant à l'importance de la protection de l'environnement, moderniser et entretenir le matériel roulant, déployer des efforts supplémentaires et mobiliser des moyens financiers et humains supplémentaires figurent parmi les solutions susceptibles de rendre nos villes plus propres. Les responsables sont appelés à plus de rigueur vis-à-vis de cette question qui reste toujours d'actualité et d'importance.