En ces temps d'instabilité, notamment dans les administrations et autres institutions à intérêt public, l'abnégation de plusieurs cadres médicaux et personnel d'exécution est à saluer avec tous les égards dus à leur courage, leur bonne volonté et leur savoir -faire. Certains continuent d'occuper la rue pour faire du bruit, mais des corps de métiers, malgré les derniers événements dramatiques, n'ont jamais abandonné le navire. Nous faisons allusion aux médecins, infirmiers, aides soignants, brancardiers, ouvriers, tout le personnel hospitalier impliqué, à qui nous rendons un hommage appuyé pour tout ce qu'ils ont entrepris et continuent d'entreprendre afin de protéger leurs établissements et leurs malades. Ils ont rempli et continue de remplir un devoir national en prenant en charge leurs patients, les entourant de toute l'attention requise en ces temps durs. Des malades séparés de leur famille mais surtout hantés par les attaques de certains hôpitaux par des bandes criminelles. "Ils ont abandonné leurs familles pour soulager leurs malades, les rassurer, les entourer de tous les soins pour qu'ils ne manquent de rien mais aussi prendre en charge les cas d'urgence qui n'ont pas manqué ces derniers temps" Dr Ali Ben Kheder, chef du service pneumo à l'hôpital Mami à l'Ariana. Ces soldats en blouse blanche méritent tout notre respect. Générosité, attention et patience " Nous avions des craintes énormes. L'une des craintes était non seulement le risque de rupture de stocks de produits de première nécessité, comme les médicaments, le lait, le yaourt et le pain, entre autres, mais aussi l'éventuelle perturbation du travail de nettoyage, de restauration, de brancardage, de la mise en marche des appareils. Il n'en était rien. Les dialyses ont fonctionné normalement et pour tout vous dire les hôpitaux n'ont pas manqué de pain." ajoute Dr Ben Kheder. "Je tiens à remercier nos valeureux infirmiers, aides soignants, personnel de restauration, de nettoyage, etc pour l'effort considérable qu'ils ont fait pour éviter les problèmes. C'est justement là qu'on a senti le degré de civisme de notre personnel. C'est très important dans les circonstances que nous avons vécues un peu partout" affirme ce professeur de médecine. Quel patient sait-il que le médecin est lié par serment à agir " en son âme et conscience pour le bien du malade" ? Peu en fait, mais il faut bien que l'établissement hospitalier continue de remplir sa mission. Par ces temps difficiles, l'hôpital n'est pas un lieu triste. C'est un lieu de vie, puisque des patients ont également participé à cet effort de sauvegarde en se portant volontaires pour protéger leurs pavillons contre toute tentative de pillage. «Douceur», «humanité», «générosité», «respect», «patience», des mots qui on encore un sens chez le corps médical. La qualité de l'écoute, la qualité de la présence et la qualité de l'accueil, c'est le premier traitement de la douleur , observent d'habitude les maîtres de la médecine. Ce n'est pas des soirées tristes que de prendre soin des malades , c'est au contraire des moments émouvants. Soulager aussi les malades avec des mots gentils peut aussi les aider à supporter la douleur. Bravo à tout le monde.