Les mouvements de revendication professionnelle et politique se sont poursuivis, hier, dans plusieurs régions du pays. A Jendouba, qui a connu une grève générale à l'appel de l'Union régionale du travail, une marche de protestation contre les « symboles de l'ancien régime » a sillonné les principales artères de la ville avec la participation d'élèves, de citoyens et de fonctionnaires. Dans les villes de Jendouba et de Boussalem, des professeurs et des agents municipaux ont manifesté pour le règlement de leur situation professionnelle. La ville de Nabeul a connu une marche à laquelle plus de 4 mille manifestants ont participé avec des slogans appelant à la chute du gouvernement. Un meeting populaire a été organisé devant le siège du gouvernorat appelant à s'unir et lutter contre toutes tentatives de faire avorter la révolution. Des marches similaires ont été organisées dans plusieurs villes de la région de Nabeul. Un certain nombre d'agriculteurs dans la région de Zaghouan ont fait un sit-in devant le siège de l'Union régionale de l'agriculture et de la pêche, pour protester contre l'actuel bureau régional, accusé de corruption et de fraudes électorales. Par ailleurs, les tentatives d'incendie dans plusieurs grandes fermes agricoles se poursuivent dans les localités de Bouachir et Aïn Saboun, en signe de protestation contre la méthode d'attribution des terrains relevant des domaines de l'Etat. Des citoyens de la région de Zriba ont exigé le départ des membres du conseil municipal et de son président qui a assuré 4 mandats successifs. Des marches ont parcouru les rues principales de la ville de Zaghouan, revendiquant des emplois permanents au profit des diplômés du supérieur. A La Manouba, les agents municipaux ont observé une grève pour revendiquer la régularisation de leurs situation professionnelle et l'amélioration de leurs salaires. Le maire de La Manouba a annoncé au correspondant régional de l'agence TAP que 22 contrats de travail ont été signés au profit des agents municipaux. A Tozeur, des employés dans les secteurs du prêt- à-porter et du tourisme ont marqué un sit-in revendiquant leur salaire et l'amélioration de leur situation matérielle. Des ingénieurs ont rejoint également ce sit-in demandant la dissolution de l'Ordre des ingénieurs. Plusieurs diplômés ont manifesté également devant le siège du commissariat régional à l'éducation à Tozeur revendiquant le droit à un emploi et appelant à la suppression du Capes. A Kébili, des marches pacifiques d'élèves et de parents d'élèves ont été organisées dans les artères de la ville. Les manifestants ont demandé la chute du gouvernement et la dissolution du RCD. Ils ont appelé également à la reprise des cours dans les établissements scolaires. A Sidi Bouzid, des agents du Palais de Justice, de la direction de la propriété foncière et de la direction des finances ont organisé des marches de protestation pour revendiquer la régularisation de leur situation professionnelle et l'amélioration de leurs conditions sociales. Des agents de l'hôpital régional de Sidi Bouzid ont observé une grève alors que les cours n'ont pas repris dans plusieurs lycées et collèges en raison de l'absence des élèves. Les agents du tribunal d'appel à Médenine se sont rassemblés devant l'Union régionale du travail scandant des slogans appelant à la chute du gouvernement d'union nationale et au départ de tous les symboles de l'ancien régime. Le secrétaire général du syndicat des agents des tribunaux d'appel à Médenine a souligné la nécessité de mettre en place un statut qui organise la profession. A Gabès, de petits agriculteurs et des marins-pêcheurs ont observé une grève demandant compensation des dommages subis à cause des problèmes environnementaux, en particulier l'augmentation de la pollution dans la région. A Bizerte, plus de 200 élèves ont organisé une marche de protestation contre le gouvernement actuel et préconisé la rupture avec les symboles du RCD.