TUNIS, 21 Fév 2011 (TAP) - Les mouvements de protestation et les sit-in observés par les travailleurs se sont poursuivis, lundi, pour revendiquer l'amélioration des conditions socioprofessionnelles et politiques. Les membres de la chambre syndicale des taxis relevant de l'Union régionale de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (UTICA) de l'Ariana, ont appelé à la dissolution de cette structure et à la réélection d'un nouveau bureau afin de défendre les droits des professionnels du secteur dans la région. Les taxistes estiment qu'il est temps d'organiser le secteur, de réparer les injustices et d'appliquer la loi en ce qui concerne, notamment, l'octroi et le renouvellement de la carte professionnelle. La présidente de l'organisation patronale dans la région a précisé à la correspondante de la TAP qu'elle n'est pas contre l'organisation de nouvelles élections et la dissolution de l'actuelle chambre pour associer un plus grand nombre de professionnels. De son côté, un taxiste a indiqué avoir contesté avec plusieurs professionnels, les élections de la chambre tenues, novembre dernier, les qualifiant d'illégitimes. Dans la délégation de Tabarka (Jendouba), des marins pêcheurs se sont rassemblés devant la direction de la pêche, appelant à l'amélioration de leurs conditions matérielles et au renforcement du parc en permettant aux jeunes d'investir dans le secteur et d'acquérir de nouveaux équipements moyennant des crédits sans autofinancement. Ils ont convenu de créer une commission indépendante représentant tous les marins-pêcheurs et les équipementiers pour faire connaître leurs préoccupations et assurer le suivi du traitement de leurs dossiers. Ils ont appelé les médias nationaux à accorder davantage d'intérêt à cette activité. De leur côté, les travailleurs de l'hôtel "Dar Ismail" à Tabarka ont observé un sit-in pour réclamer la régularisation de leur situation professionnelle dans les plus brefs délais. A Sousse, des centaines d'étudiants d'instituts supérieurs et de facultés ont organisé une marche pacifique, scandant des slogans appelant à la démission du gouvernement provisoire, la dissolution de la chambre des députés et de la chambre des conseillers, l'élection d'une assemblée constituante pour l'élaboration d'une nouvelle constitution qui jette les bases d'un Etat démocratique. Les manifestants auxquels se sont joints des élèves et des diplômés du supérieur sans emploi ont estimé que le gouvernement provisoire n'a pas réussi à gagner la confiance du peuple tunisien en raison de son hésitation à prendre les décisions attendues par les citoyens et de ses tentatives de masquer la réalité sur les dossiers de corruption. Ils ont appelé à l'urgence de rompre définitivement avec les symboles de l'ancien régime et de dissoudre le Rassemblement Constitutionnel Démocratique. A Gabès, une marche de jeunes a été organisée, appelant à la démission du premier ministre Mohamed Ghannouchi. Les manifestants ont parcouru les artères principales de la ville, scandant des slogans dans lesquels ils réitèrent leur fidélité aux martyrs de la révolution populaire. L'affluence des citoyens vers le siège du gouvernorat se poursuit pour revendiquer le droit au travail, au logement et à la gratuité des soins et solliciter des aides aux familles démunies. Dans le gouvernorat de Bizerte, un grand nombre de citoyens se sont rassemblés devant le siège du gouvernorat, provoquant un grand désordre, ce qui a obligé l'armée à effectuer des tirs en l'air pour disperser les manifestants. Le gouverneur de la région a rappelé avoir élaboré un calendrier de rendez-vous pour recevoir les citoyens tout au long de la semaine. Il a indiqué que la priorité sera accordée aux questions urgentes et que les unités de l'armée recevront les doléances qui seront classées en fonction de leur nature. A Nabeul, une marche de soutien aux manifestants de la place La Kasbah à Tunis, a été organisée, aujourd'hui, pour exiger la dissolution du gouvernement provisoire. A la ville de Mahdia, une marche pacifique a été organisée avec la participation des jeunes de la région et des composantes de la société civile qui se sont arrêtés devant le siège du gouvernorat pour appeler à la dissolution du gouvernement provisoire et des deux chambres parlementaires.