Aujourd'hui, à partir de 10h00 , tous les cinéastes auront à répondre à l'appel du comité provisoire pour la préparation des nouvelles élections de l'Association des cinéastes tunisiens (ACT), qui s'est formée le 25 janvier à la Maison de la culture maghrébine Ibn-Khaldoun. Cette assemblée qui voudrait aboutir à un nouveau bureau directeur, longtemps dirigé par le cinéaste Ali Labidi (qui s'y oppose, déclarant l'illégalité de cette initiative, dans un communiqué rendu public samedi dernier), tend vers de nouveaux objectifs et une nouvelle stratégie d'organisation. Le secteur du cinéma et de l'audiovisuel qui fut depuis longtemps mis sous les projecteurs et dont les problématiques ont fait la une des journaux, n'a pas pu sortir de sa crise. Les travaux de la commission consultative n'ont pas encore abouti à des solutions qui changeraient le secteur et contribué à son fonctionnement. Plus d'un problème sera à l'ordre du jour et de grandes décisions seront à prendre, en attendant la formation d'un nouveau bureau et que le litige avec l'ancien bureau dirigé par Ali Labidi soit dissipé. Des cinéastes ont tout de même pris l'initiative pour trouver des solutions aux nombreux problèmes du secteur dont le piratage. Naoufel Saheb Tabaâ propose le projet suivant : vendre des films tunisiens sur support DVD dans toutes les boutiques de revendeurs de DVD (existantes et à exister) sur le territoire tunisien. Se basant sur le nouveau cahier des charges que le ministère de la Culture doit prochainement mettre à la disposition des revendeurs de films DVD (existants et à exister), une forte recommandation (voire une obligation) pourrait être incluse parmi les conditions, à savoir : «achat, par tout revendeur de films DVD, de tout film tunisien (ancien et nouveau) de court ou long métrage de fiction et de documentaire, à la condition que le film ait préalablement obtenu un visa d'exploitation délivré par le ministère de la Culture». Ce visa d'exploitation se fera après consultation avec la Chambre syndicale nationale des producteurs de films afin que l'on puisse toujours réglementer le marché et contrôler la qualité des films tunisiens mis à la vente sur support DVD. De plus, une deuxième recommandation pourrait être également intégrée dans le nouveau cahier des charges, à savoir : «De disposer dans chaque boutique de vente de films DVD d'un rayon (un présentoir) distinct et réservé exclusivement aux œuvres cinématographiques tunisiennes». Par ailleurs, les revendeurs qui ne respecteraient pas ces deux recommandations ou qui pirateraient un film tunisien se verraient imposer des sanctions sévères de la part du ministère de la Culture. De ce fait, les revendeurs de DVD deviendraient alors partie prenante du cinéma tunisien et seraient considérés comme de véritables partenaires des producteurs de films. Ils participeront ainsi activement à l'essor du cinéma tunisien. Un barème de prix de base à l'achat de films tunisiens par les revendeurs de DVD pourrait être établi conjointement entre le ministère de la Culture et la Chambre syndicale nationale des producteurs de films. Le projet de Naoufel Saheb Tabaâ et d'autres encore devront trouver leur place dans un débat constructif qui réunira d'autres initiatives pour que, enfin, le cinéaste ait son mot à dire sur son métier, son avenir et ses perspectives.