Nous avons assurément les meilleurs sentiments pour tous les efforts consentis. Il nous semble sans cesse plus avisé de fonder nos appréhensions sur ce que les bonnes volontés peuvent apporter au sport tunisien. Ce qu'elles peuvent lui donner. Un nouvel ordre, une certaine lisibilité qui ne dépendra pas seulement des résultats, mais aussi et surtout de la raison d'être sportive. De l'identité avec laquelle elle devrait se construire, ou encore se remettre constamment en cause. Un supplément d'âme, une part du rêve On dit souvent que la notion de la performance n'a de sens que dans le devoir accompli. Surtout lorsque le potentiel est suffisamment optimisé et qu'il traduit une comptabilité assez parlante. Que ce soit lorsqu'il se trouve en phase de reconstruction ou de confirmation, le sport tunisien ne devrait en aucun cas se détacher du vécu. Surtout dans les moments difficiles. Plus de complicité pour davantage de spontanéité permettra sans doute une meilleure expression d'ensemble et la multiplication des œuvres abouties, peut-être aperçues ici et là, mais rarement accomplies. Un pareil objectif devrait impliquer toutes les parties prenantes, à travers le soutien des uns et les initiatives des autres. Il est temps que ceux qui se voient en précurseurs dans cette période de reconstruction puissent enfin se démarquer du système, de le devancer, de s'en protéger même et de ne plus laisser les circonstances ou les événements décider à leur place… On a toujours pensé que dans une pareille entreprise, on aurait besoin de valeurs et de principes sportifs pour assurer n'importe quelle responsabilité. Mais ce qu'on a peut-être oublié c'est qu'il faut avoir le mental pour le faire. Quelque chose de typiquement tunisien et dont seuls les sportifs intègres et suffisamment responsables connaissent le secret. La « puissance de feu », comme on a tendance à le rappeler, n'est pas difficile à trouver, et encore moins à en bénéficier, mais le plus important est de savoir s'en servir. Pleinement et dans le bon sens… L'intérêt que l'on doit désormais porter pour le sport et pour les sportifs ne devrait pas être cependant lié uniquement à une montée en puissance des valeurs, de celle qui vient avec les remises en question ou la prise de conscience. Mais aussi à la nécessité de pouvoir évoluer suffisamment et avec les circonstances. Les attachements conditionnés du passé, selon les goûts ou les bords, doivent céder la place à ce combat de première garde qui pointe encore à l'horizon, mais qui est déjà en ordre de marche et droit devant. Le sport tunisien était ce qu'il était. Il a subi ce qu'il a pu subir. Pour autant, il s'efforce aujourd'hui de ne plus être faux. Une pareille exigence sur fond de retour aux sources n'est pas lourde à assumer. Bien au contraire, elle fait partie des nouvelles priorités. Pour bien en prendre la mesure, nous pensons qu'il faudrait apprécier les choses à leur juste valeur pour se rendre réellement compte de tout ce qui devrait se concevoir et s'accomplir. Dans l'approche, on pourrait comparer cette tendance à un genre sportif susceptible d'être conditionné par les circonstances du moment. Mais dans le fond, on devrait aller encore plus loin. Autant on y pense aujourd'hui, autant on devrait s'y faire une raison d'être. Livrer le fond de ses pensées sans prendre des gants, se voir en amoureux du sport, avec de surcroît le style de vie qui va avec. Il y aura toujours un objectif, des moyens, des hommes pour faire la différence. Cette trilogie, est toujours souhaitée. Son cheminement, plus que jamais exigé. Tout en s'attachant à la concrétisation des nouveaux projets, on serait toujours habité par ce besoin de retour aux sources. La recette est imparable et aussi vieille que le sport : la pensée qui dépasse le geste. La bonne réaction au bon moment et au bon endroit, l'inspiration à l'affût et d'un bout à l'autre, l'art et la manière de maîtriser les dossiers. Cela relève d'un pouvoir à la fois simple et pur, mais qui n'est pas impossible à acquérir. C'est aussi une manière de précéder les choses plutôt que de les suivre. Ici et là, on devrait envisager le sport de façon bien différente de ce qu'on a pris justement l'habitude de voir, et même de vivre, une forme de partage émotionnel qui sera belle à voir. De la fraîcheur dans les idées, dans l'expression. Et ça ne peut que commencer. D'une épreuve à l'autre, il nous vient de plus en plus l'idée qu'il y a comme une sorte de déterminisme biologique qui devrait faire entraîner par son discernement le mouvement des choses bien au-delà de ce qui se concevait auparavant, de l'usage courant. Tout cela devrait renvoyer l'image d'un sport qui en dépit de ce qu'il a raté et de ce qu'il peut encore rater, saura toujours se transcender, forcer sa nature et ajouter une dimension à sa valeur. Il faudrait pour cela faire appel à de nouvelles ressources pour évoluer, mais surtout pour préserver la notion de l'ouverture et de la créativité. Nous avons assurément les meilleurs sentiments pour tous les efforts consentis à ce niveau. Il nous semble sans cesse plus avisé de fonder nos appréhensions sur ce que les bonnes volontés peuvent apporter au sport tunisien. Ce qu'elles peuvent lui donner. Un nouvel ordre, une certaine lisibilité qui ne dépendra pas seulement des résultats, mais aussi et surtout de la raison d'être sportive. De l'identité avec laquelle elle devrait se construire, ou encore se remettre constamment en cause. Un supplément d'âme, une part du rêve.