Plusieurs journalistes, hommes et femmes se sont réunis, hier à Tunis, à l'initiative du Centre de recherches, d'études, de documentation et d'information sur la femme (Crédif) pour débattre, dans le cadre d'un atelier de réflexion, de la thématique "Femmes journalistes et processus de transition". Cette rencontre est la première d'une série de réunions hebdomadaires programmées par le Crédif afin de jeter la lumière sur les mutations sociales que connaît la Tunisie au lendemain de la révolution du 14 janvier 2011. Les participants ont mis en exergue l'éminente contribution de la femme journaliste à la couverture des derniers évènements survenus en Tunisie malgré la difficulté d'accéder aux sources d'information. Dans les établissements de presse, la femme journaliste n'est pas encore parvenue à accéder aux postes de responsabilité, ont-ils soulevé. Les participants ont évoqué les difficultés matérielles et les pressions morales subies par la femme journaliste sous l'ancien régime, saluant la bravoure de certaines journalistes qui ont osé briser le silence et balisé le terrain à une presse libre. Ils ont proposé de reconsidérer le rôle du Crédif, qui constitue un acquis pour la femme journaliste. Ils se sont, également, prononcés en faveur de la création d'un observatoire de suivi de l'image de la femme dans les médias, et de l'élaboration d'une étude sur la présence de la femme journaliste sur les sites Web. De son côté, la ministre des Affaires de la femme, Lilia Laâbidi, a souligné la nécessité de changer les méthodes de travail journalistique et de tirer le meilleur profit des acquis de la révolution. Elle a exprimé son soutien à toutes les femmes journalistes opprimées par l'ancien régime. En marge de la rencontre, une exposition de photographies illustrant la participation de la femme tunisienne à la révolution tunisienne et une autre retraçant les œuvres de jeunes photographes qui ont couvert les événements en Tunisie ont été organisées.