• Des aides financières seront allouées aux hôteliers et aux agences de voyages tunisiennes • Levée du couvre-feu au cours de cette semaine Sauver la saison touristique est encore un objectif réalisable. Conscient de l'urgence de la mise en place de mesures concrètes pour relancer l'activité touristique, un comité de représentants des tour-opérateurs français est en Tunisie pour discuter avec M. Mehdi Houas, ministre du Commerce et du Tourisme, les plans et les perspectives de la prochaine étape. Ces travaux ont fait l'objet de la conférence de presse organisée hier à Tunis. A l'ouverture de la conférence, le ministre a précisé que la première des préoccupations est la levée du couvre-feu. En effet, pour renforcer le capital confiance des touristes, il est judicieux de procéder à une levée progressive et irréversible du couvre-feu pour aboutir à une levée définitive. D'après le ministre de la Défense, le couvre-feu sera levé au cours de cette semaine. Désormais, les voyagistes français peuvent retrouver leur rôle de prescripteur de la destination tunisienne à leurs clients. Le ministre a déclaré que «certes la situation est difficile, mais on est en train de payer le prix d'une révolution. Décidément, ce n'est pas une perte, c'est plutôt un investissement pour l'avenir». Bien que les bilans ne soient pas définitifs, a-t-il ajouté, on a affiché une régression de 47% de l'activité touristique en janvier, et la chute est plus grave pour ce mois. Toutefois, des prémices de relance sont attendues au mois de mars, ce qui annoncera les couleurs d'un vrai printemps de la destination tunisienne. Mieux encore, on peut renverser la donne et afficher une saison exceptionnelle. La réalisation de ces prévisions, optimistes, est tributaire de la qualité des travaux de planifications, de l'efficacité des mesures et des actions entreprises et de l'implication de tous les professionnels du secteur. Le ministre a rappelé, par ailleurs, que toutes les parties sont invitées à apporter leur vision et leurs idées et à participer activement à la conception des plans de relance. Sur ce plan, des actions de communication porteront sur les espaces relativement sous exploités, notamment sur le Net qui ne génère que 3% des ventes, à l'heure où tous les clients se référent à Internet avant de choisir leurs destinations de vacances. De même, des aides financières seront allouées aux hôteliers et aux agences de voyages pour impulser une dynamique dans le secteur. Ce plan n'exclut aucune destination. S'attardant sur le bilan des dégâts supportés par les unités hôtelières, M Mohamed Belajouza, président de la Fédération tunisienne de l'hôtellerie, a précisé qu'aucun hôtel n'a été visé par les actions de violence, de vandalisme et de pillage. Mais, avec des hôtels fermés et d'autres désertés, la situation est plus que préoccupante. Des aides financières, tant convoitées par les professionnels, seront nécessaires pour assurer la continuité de l'activité de certains hôtels. Pour contrecarrer les spéculateurs et éviter le bradage des prix, la FTH a appelé ses adhérents à ne consentir aucune baisse des prix. Il faut rappeler que les prix offerts sont déjà bien étudiés et très compétitifs. Pour mener à bien le jeu de la concurrence, les actions seront portées sur l'amélioration de la qualité des services pour apprécier le rapport qualité/prix. On apprend aussi que des délégations mixtes d'administrateurs et de professionnels auront pour missions d'accompagner les voyagistes étrangers et leur faire connaître la nouvelle situation du tourisme tunisien. L'enthousiasme des partenaires français Lors de cette rencontre, les partenaires français se sont montrés très enthousiastes pour participer à la relance de l'activité touristique en Tunisie. Dans ce sens, M. George Colson, président du Syndicat national des agences de voyages, a relevé que «c'est une fierté et un honneur de participer avec la jeunesse tunisienne au renouvellement de la Tunisie. On a vraiment envie de vivre cette belle expérience. Nous voulons que nos compatriotes retrouvent le chemin de la Tunisie». Habitué à accueillir des touristes de toutes les nationalités, a-t-il ajouté, le jeune Tunisien trouve du mal à digérer le grand vide constaté dans les hôtels, les artisanats et le transport. Mais ce qui est rassurant est que la nouvelle Tunisie démocratique consolidera ses atouts pour se tailler une meilleure place sur la scène concurrentielle. Pour sa part, M. René Marc Chikli, président du Cercle d'éudes des tour-opérateurs français (Ceto), a rappelé que la Tunisie est la première destination des touristes français. L'année dernière, 1.400.000 touristes français ont visité la Tunisie. Cette année, le secteur a fort besoin d'un plan de relance dont les piliers sont la communication et les prix. Il a estimé qu'il est temps de lancer une campagne de communication intensive et multi-canal pour stimuler davantage les vacanciers. En plus, il faut trouver le bon prix pour assurer une relance sûre et durable de l'activité touristique, sans brader les prix.