Plusieurs agents civils relevant du ministère de la Défense nationale qui se sont rassemblés, hier, devant le ministère de la Défense nationale à la Kasbah, ont levé des slogans revendiquant la régularisation de leur situation sociale. Un grand nombre d'agents des directions générales relevant du ministère de la Défense nationale, à l'instar de l'ingénierie militaire, de la santé militaire, de l'Office des logements militaires du Grand Tunis, ont organisé une manifestation de contestation, alors que les agents civils du ministère se sont rassemblés dans le reste des gouvernorats devant les sièges des syndicats régionaux du travail. M. Haddad Dridi, secrétaire général du Syndicat général des agents civils relevant du ministère de la Défense nationale, a indiqué, dans une déclaration à l'Agence TAP, que cette manifestation vise à éliminer toute discrimination entre les agents civils relevant du ministère et leurs collègues militaires. Le représentant syndical des contestataires a précisé que leur principale revendication consiste en la régularisation de la situation des agents civils relevant du ministère de la Défense nationale et en leur promotion. L'un des contestataires, tout près de la retraite, a déclaré qu'il travaille au sein du ministère depuis 18 ans sans pour autant être titularisé ou promu. Les contestataires ont, également, revendiqué l'indemnité de danger et la gratuité du transport, consentis à leurs collègues militaires, en plus de l'élaboration d'un règlement intérieur propre à eux. Il convient de préciser que les agents civils relevant du ministère de la Défense nationale représentent 8% de l'ensemble du personnel du département et que leur nombre s'élève à plus de 4 mille agents. Ces agents déploient de grands efforts dans la garantie de la marche des services du ministère, sans pour autant accéder aux privilèges dont bénéficient leurs collègues militaires, affirment certains contestataires qui ont appelé à instaurer la justice sociale, dénonçant la nonchalance de leur syndicat à communiquer leurs revendications aux décideurs après la chute de l'ancien régime. Signature d'un accord Dans un communiqué dont l'agence TAP a reçu une copie, le ministère de la Défense nationale indique qu'à la suite d'un rassemblement d'agents et d'employés civils relevant du Département, devant le siège du ministère, pour revendiquer la régularisation administrative, plusieurs réunions ont été tenues avec le syndicat général des agents relevant du ministère, pour l'examen de leurs demandes. Le communiqué ajoute que le syndicat a indiqué que la principale revendication actuelle se situe au niveau de la titularisation des agents et employés contractuels et occasionnels. Sur cette base, un accord a été établi, selon le procès-verbal signé par les deux parties, à coordonner avec les services du Premier ministère et du ministère des Finances, pour titulariser les agents concernés, conformément à des critères qui seront déterminés en coordination avec le syndicat. Mais, d'après le ministère de la Défense nationale, le syndicat a présenté, deux jours après, de nouvelles revendications. A cet effet, des représentants du syndicat ont été reçus par M. Abdelkarim Zbidi, ministre de la Défense nationale, en présence du secrétaire général-adjoint de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt), chargé de la fonction publique. Le ministre a souligné, au cours de cette réunion, le rôle important assumé par le ministère de la Défense nationale, dans ces circonstances délicates, ainsi que le haut esprit patriotique dont avaient fait preuve les forces armées. Il a, à cette occasion, appelé les agents civils relevant du département à faire preuve du même esprit, durant cette période transitoire. Le ministre a, d'autre part, rappelé l'accord contenu dans le procès-verbal concernant la titularisation et le report de l'examen des autres revendications complémentaires (Prime spéciale et gratuité du transport), avec la nécessité de consolider ces demandes par des explications convaincantes, surtout que ces agents relèvent des statuts de la fonction publique, comme c'est le cas pour les agents appartenant aux autres ministères. Par ailleurs, le ministre a affirmé que le débat reste ouvert, ultérieurement, en raison de la priorité absolue du ministère qui consiste à participer au rétablissement de la sécurité dans le pays.