TUNIS, 10 fev 2011 (TAP) - Les mouvements de protestation et de grève se poursuivent jeudi, dans plusieurs gouvernorats du pays pour réclamer l'amélioration de la situation professionnelle et sociale des citoyens. A l'Ariana, un rassemblement a été organisé devant le siège du gouvernorat, a constaté la correspondante de l'Agence TAP. Les protestataires revendiquent la régularisation de leur situation sociale et des aides. Des bureaux de relation extérieure ont été mis en place pour recevoir les doléances des citoyens. Un grand désordre a marqué ce rassemblement obligeant le nouveau gouverneur à menacer, au moyen d'un haut parleur, de quitter ses fonctions si l'ordre n'était pas rétabli et si les protestataires n'obéissaient pas aux ordres de l'armée nationale. Plus de 600 aides ont été distribuées mercredi au profit des familles démunies. Le nouveau gouverneur poursuit, en coordination avec les structures des affaires sociales, l'examen des revendications sociales et des demandes d'emploi des diplômés de l'enseignement supérieur et des demandeurs d'emploi. Les mouvements de protestations ont également concerné les travailleurs de chantiers ainsi que les agents temporaires et contractuels dans les différentes structures de l'administration régionale et locales dans le gouvernorat de l'Ariana. Le gouverneur de l'Ariana a déclaré à la correspondante de l'Agence TAP que son programme quotidien est monopolisé par les questions sociales en essayant d'apporter des solutions immédiates pour certains cas dans la limite des moyens disponibles dans le gouvernorat. Il a appelé les citoyens à faire preuve de patience et à choisir des représentants pour parler au nom de la majorité. Dans le gouvernorat de la Manouba, plusieurs groupes de citoyens se sont rassemblés devant le siège du gouvernorat pour revendiquer l'amélioration de leur situation et la création de postes d'emploi pour les diplômés du supérieur. Dans des déclarations au correspondant de l'Agence TAP dans la région, les citoyens ont revendiqué des indemnités sociales permanentes, des carnets de soin et des logements. Ils ont également appelé les autorités régionales à accélérer l'examen de leurs revendications et à leur fournir l'emploi, garant de leur dignité. Ils ont aussi affirmé qu'ils poursuivront les rassemblements devant les services concernés jusqu'à satisfaction de leur demandes. Le gouverneur de la Manouba avait entamé depuis le début de la semaine ses rencontres avec les citoyens pour s'informer de leurs préoccupations. Le siège du gouvernorat de la Manouba a été le théâtre d'actes de trouble. Une bousculade de citoyens a fait des blessés parmi des personnes âgées et des femmes, ce qui a contraint les unités de l'armée nationale à tirer en l'air pour disperser les protestataires et secourir les blessés. On relève aussi qu'un soldat a été agressé par un groupe de citoyens. Il a été secouru par les unités de l'armée se trouvant sur place. A Gabès, les agents des services sociaux ont organisé un sit-in pour demander la sécurité, la protection des citoyens et la réhabilitation de leur métier. Ils ont demandé à consacrer une séance supplémentaire de soins gratuits et des soins à tarifs réduits au profit des habitants de la région. Ils ont appelé le ministre des affaires sociales à recevoir des représentants des administrations régionales afin d'apporter des éclaircissements concernant le communiqué publié par les moyens d'information relatif à la distribution d'aides au profit des personnes démunies au niveau des directions régionales des affaires sociales. A Zaghouan, les travailleurs du district de la société régionale de transport de Nabeul opérant à Zaghouan ont organisé une grève ouverte pour revendiquer l'amélioration de leur situation professionnelle. Ils ont appelé à la titularisation d'agents et à la régularisation de la situation professionnelle, outre l'augmentation des salaires. A Ben Arous, un grand nombre de travailleurs d'entreprises éducatives ont observé un mouvement de contestation devant le commissariat régional de l'éducation de Rades, réclamant l'amélioration de la situation professionnelle et la titularisation des agents contractuels et temporaires. Recevant un groupe de manifestants, le commissaire régional de l'éducation a affirmé que toutes les doléances seront examinées au niveau régional ou central. Les protestations ouvrières revendiquant l'amélioration des conditions socioprofessionnelles se poursuivent dans la région, touchant plusieurs entreprises économique à Ben Arous, Mégrine, Fouchana et Borj Cedria. Les agents et cadres de la société régionale de transport de Nabeul ont observé, jeudi, une grève ouverte, appelant à reconnaître la légitimité de la commission syndicale provisoire créée dimanche dernier. Plus de 400 travailleurs de la société se sont dirigés vers le ministère du transport et de l'équipement pour solliciter la reconnaissance de cette commission provisoire en tant que partenaire social représentant les agents et cadres de la société jusqu'à la tenue d'un congrès pour la création d'une nouvelle structure syndicale. Les manifestants ont, également, revendiqué le droit au recrutement, à la régularisation de la situation professionnelle des agents temporaires et à l'approbation de l'organigramme de la société. Des sociologues ont observé un sit-in au siège de la direction régionale des affaires sociales de Nabeul, appelant le ministre à annuler le communiqué que le département a publié et qui confie aux directions régionales des affaires sociales la distribution d'aides urgentes. Les cadres paramédicaux de Monastir ont observé un sit-in au siège de l'hôpital universitaire Fatouma Bourguiba, réclamant le départ du directeur régional de la santé et du directeur général de l'hôpital universitaire de Monastir. Ils ont, également, revendiqué le droit à l'avancement, à la formation continue et à la vaccination contre l'hépatite C et d'enquêter sur les dossiers de corruption. Plusieurs médecins ont soutenu les manifestants en ce qui concerne, notamment, l'acquisition d'équipements médicaux. Ce mouvement de contestation a abouti au départ des deux responsables. Quelques 280 employés d'une société de services à Monastir, dont la plupart détient des diplômes supérieurs ont revendiqué la majoration des salaires, le droit aux vacances et à la couverture sociale. Le personnel du ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique exerçant à l'université de Monastir ont organisé un sit-in pour exposer leur revendications professionnelles relatives à la titularisation des agents contractuels et temporaires et à la régularisation de la situation des travailleurs en fonction de leur compétence.