• Une commission d'enquête mise sur pied Le ministère de la Défense nationale indique, dans un communiqué diffusé mercredi, que contrairement aux informations rapportées par certains médias, au sujet de l'incident survenu, le vendredi 11 février, au large des îles de Kerkennah, dans les eaux internationales, un patrouilleur de la marine nationale a intercepté, vendredi après-midi, dans le cadre des opérations de lutte contre l'émigration clandestine depuis les côtes tunisiennes, un chalutier transportant plus de cent émigrés clandestins. Le ministère ajoute, dans ce communiqué, dont l'agence Tunis-Afrique Presse (TAP), a reçu une copie, que le capitaine du patrouilleur a intimé au capitaine du chalutier, au moyen de signaux sonores et gestuels, l'ordre d'immobiliser son embarcation, ordre auquel il n'a obtempéré qu'après de multiples injonctions. Il a ajouté que le capitaine du chalutier a effectué lors de la manœuvre d'approche un mouvement de rotation brusque, alors que le patrouilleur naviguait à proximité pour faciliter l'opération de transbordement des passagers clandestins, dans une ultime tentative de fuite en direction de l'Italie. Le communiqué précise que cette manœuvre a causé des frôlements entre les deux embarcations, ce qui a poussé les passagers clandestins à se bousculer et à se masser sur la partie droite du chalutier afin de monter à bord du patrouilleur, faisant ainsi perdre l'équilibre à leur embarcation qui a commencé à prendre l'eau et occasionnant la chute en mer de plusieurs passagers. Selon le même communiqué, 99 personnes parmi les passagers ont été sauvées, tandis que 5 cadavres ont été remontés. Les opérations de recherche se sont poursuivies afin de retrouver d'autres cadavres, mais c'était en vain. Le communiqué précise que le patrouilleur a pris ensuite la direction de la base navale de Sfax, où les émigrés clandestins ont été remis aux agents de la Garde nationale. Il est à préciser que le chalutier a coulé. Le communiqué indique que "ce chalutier inadapté au transport de passagers et ne pouvant accueillir plus de 8 membres d'équipage, avait à son bord plus de 100 passagers et était privé des moindres conditions de sécurité, à l'instar des gilets de sauvetage." Toutes ces données, indique le communiqué, sont le résultat "d'une enquête préliminaire", précisant que le ministère de la Défense nationale a décidé de mettre sur pied une commission d'enquête indépendante en vue d'approfondir l'investigation sur cet incident. Il rappelle, d'autre part, que l'armée nationale a effectué, au cours de la dernière période, de multiples opérations de lutte contre l'émigration clandestine, et est parvenue à sauver 677 personnes alors les opérations se poursuivent pour retrouver d'éventuels disparus qui étaient à bord de deux barques, qui ont chaviré au large des côtes de Zarzis, durant la semaine écoulée.