• Sur quelle base va-t-on effectuer le remodelage, d'autant que ça va englober de hauts cadres de l'administration? C'est un gros travail mais c'est utile Les grèves, les sit-in et les revendications socioprofessionnelles continuent ici et là avec comme principales doléances la régularisation des situations du personnel, l'intégration des contractuels, l'établissement de nouveaux calendriers de négociations, etc. Parmi les revendications du personnel des établissements et administrations publiques, une réclamation essentielle, à laquelle tous les travailleurs et les cadres s'attachent avec insistance, qui est l'éviction des responsables complices de l'ancien régime. Les manifestants proclament la nécessité de changements immédiats pour arrêter l'hémorragie financière dans les administrations publiques à cause des décisions qui servent certaines parties au lieu de servir l'intérêt général. Aussi, les dépassements d'ordre administratif sont jugés comme le facteur principal des dysfonctionnements dans l'administration tunisienne. Le personnel, dont des cadres, appelle par conséquent à la mise à niveau de l'ensemble de l'administration... Le vent du changement et son contre-courant Dans ce sens, et suite à notre article paru jeudi 10 février intitulé «Syndrome des sit-in», plusieurs réactions nous sont parvenues pour évoquer la question de la corruption et de l'abus de pouvoir dans l'administration tunisienne. Des cadres et des agents de tous bords ont affirmé l'importance du sujet et certains ont affirmé détenir les preuves des abus. Les protestations contre la corruption touche tous les secteurs de notre économie, dont notamment les finances. Selon la Fédération générale du plan et des finances «l'objectif de cette protestation est d'écarter les responsables de la corruption politique, administrative et financière dans tous les ministères et les entreprises, notamment au ministère des Finances, et de les remplacer par des responsables qualifiés et honnêtes». Les administrations de grosses sociétés, à l'instar de Tunisie Télécom, sont en train de négocier avec leurs syndicats plusieurs questions dont notamment les salaires extrêmement excessifs d'un grand nombre de hauts cadres et même de techniciens. Et la délicatesse du sujet laisse entendre que des décisions ont été prises avant d'être annulées pour rouvrir les négociations en vue de garder l'équilibre et la stabilité dans ces administrations. Un grand chantier Devant un aussi grand chantier de changements dans presque tous les ministères et administrations publiques, on se demande sur quelle base va-t-on effectuer ce remodelage, d'autant que ça va englober de hauts cadres de l'administration. Aussi, le contexte général est caractérisé par un manque de confiance, ce qui implique que le premier critère de choix n'est autre que l'honnêteté. Un critère exigé haut et fort par tous les pétitionnaires contre l'abus de pouvoir et la corruption. Mais d'abord, il faudra prouver l'implication des corrompus et les juger selon les faits. Des solutions, il nous en faut pour pouvoir redémarrer et aller de l'avant. Dans ce sens, on se demande si la création d'urgence d'une commission nationale ou de plusieurs commissions régionales ne serait pas un passage obligé pour cerner ces deux fléaux dont des dossiers datent de plusieurs années. Aussi, une corrélation serait-elle possible avec le travail de la commission nationale d'établissement des faits sur les affaires de malversation et de corruption…