Les troubles politiques qui s'étendent dans le monde arabe ont des répercussions dans de nombreux domaines de l'économie mondiale, et notamment sur le prix de l'or. La violente répression au Bahreïn et surtout en Libye alimente les incertitudes sur la stabilité de ces deux pays, qui sont d'importants producteurs d'hydrocarbures contrairement à la Tunisie et à l'Egypte. L'Iran et l'Arabie Saoudite étant également sur la liste des gros producteurs de pétrole où le régime pourrait connaître des difficultés, la demande en or en tant que valeur refuge est à la hausse. Le cours de l'or a dépassé la barre symbolique des 1.400 dollars l'once, lundi 21 février, avant de retomber à 1.399,54 dollars mercredi 23 février au matin. Pour comparaison, au début de la décennie, il avoisinait les 300 dollars l'once. Fin 2006, avant que les premiers signes de turbulences financières n'apparaissent, il avait franchi le cap des 600 dollars. En décembre 2010, il avait établi un nouveau record à 1.431,25 dollars. «Les tensions [du Moyen Orient] sont de nature à soutenir les prix des métaux précieux et du pétrole dans un avenir proche», commentent des spécialistes suisses de MKS Finance cités par L'Express, qui souligne que le prix de l'or est sans doute influencé par les records très anciens récemment battus par l'argent. BlackRock, une des plus grandes sociétés de gestion des investissements aux Etats-Unis, a estimé que «la plus grande menace pour le marché de l'or est une augmentation des taux d'intérêt réels. Quand ceux-ci commenceront à augmenter, le coût d'opportunité de la détention d'or encouragera les investisseurs à vendre le métal.» Quel est l'intérêt de suivre le cours de ce métal a priori inaccessible pour tout un chacun? Gérard Horny expliquait en décembre 2010 "or-annee-2010-placements"sur Slate, lors de la dernière flambée des prix: «Même si l'on n'est pas soi-même investisseur ou épargnant—tout le monde n'a pas une fortune à gérer!—, il est toujours intéressant de savoir où il est possible de gagner de l'argent. Cela donne une idée de l'état du monde. Que constate-t-on, si l'on fait un premier bilan du point de vue de l'investisseur de l'année qui se termine? Qu'il fallait encore avoir investi en or ou spéculer sur les matières premières ou les actions de sociétés des pays émergents pour faire fructifier le plus son épargne.»