Six jours déjà depuis le lancement du sit-in à la Kasbah, les revendications sont les mêmes et malgré le froid glacial, les manifestants continuent à clamer: " Itissam 7ata yas9ot al nidham" (sit-in jusqu'à ce que le système tombe". La manière, elle, a gagné en créativité : auto-collant, caricatures, slogans satiriques... Le tout soutenu par un travail au niveau de l'animation avec l'idée d'installer une radio locale mais aussi l'organisation prévue (avec les moyens du bord) de concerts. Le tout sous le regard vigilant du comité d'organisation qui continue à superviser tout (sécurité, vivres, couvertures, propreté) Une équipe de presse a pris quartier sous une tente, installée pour l'occasion, s'occupant de la communication en gérant le flux de l'information et en publiant les dernières nouvelles (dépêches, vidéos, photos) du sit-in sur la page facebook qui lui est destinée : "le sit-in du retrait" (http://www.Facebook.com/setting.kassaba#!/setting.kassaba?sk=wall). "Nous nous occupons de la coordination avec les autres régions, nous gérons l'information en contrant les rumeurs, nous faisons écho à la vie à la Kasbah et de l'ambiance régnante qui se présente jusqu'à maintenant sous une ambiance de révolte festive" nous confie un des responsables de la cellule presse. Et, c'est le cas de le dire, une ambiance festive règne sur la place : on clame des slogans, on chante en chœur, on danse, ne serait-ce que pour réchauffer les cœurs et narguer les intempéries, mais l'on fête, surtout, cette volonté intarissable et viscérale de liberté!!! Une envie partagée qui se confirme de jour en jour avec l'arrivée d'autres manifestants de Kasserine, Sidi Bouzid, Menzel Bouzayan, Thala, Gafsa, El Hamma, Tozeur, Sfax. Des statistiques faites récemment par la Radio mosaïque Fm, révéleraient que sur 4.885 personnes 57 °/ sont pour le sit-in, 36 contre et 7 restent neutres. Un intérêt particulier est accordé à la sécurité avec la mise en place de barrières bouclant le périmètre du sit-in : "Nous veillerons au bon déroulement des choses. Notre jeune âge n'est pas synonyme d'irresponsabilité, comme certains se plaisent à le répéter pour banaliser ce rassemblement, bien au contraire. Des responsables de la sécurité (choisis parmi les manifestants) sont déployés un peu partout parmi la foule et au niveau des barrages improvisés. Cela n'a pas empêché un groupe de la police politique de pointer le nez. Ils sont bien connus par certains , ils essayent de semer la zizanie mais nous les avons à l'oeil. Quelques infiltrations,durant la nuit, de "faiseurs de troubles" munis d'armes blanches ont été également neutralisées. Nous sommes obstinément bien organisés. Tout ce passe pour le mieux." déclare un jeune du comité d'organisation. L'équipe de manifestants a été également rejointe et soutenue par des médecins et des bénévoles de la Croix-Rouge qui n'ont pas manqué à l'appel, mobilisés sur les lieux, depuis les premiers jours. S'ajoutent à eux le conseil de l'ordre des avocats et leur doyen M. Abderrazak El Kilani, qui a annoncé officiellement, lors d'une conférence de presse, organisée sur les lieux le mardi dernier, son approbation et son soutien au sit-in. "Le peuple a lancé sa révolution et il l'a poursuivra jusqu'à ce qu'il obtienne gain de cause. la flamme de notre révolution a alimenté celles de nos frères égyptiens, libyens et bien d'autres opprimés également par des politiques de corrompus, de pourris et de vendus. Les manifestants de la Kasbah tiennent plus que jamais à leurs revendications (la chute de l'actuel gouvernement autoproclamé, la dissolution du RCD, de la Chambre des députés, celle des conseillers et aussi du système de la police politique, la mise en place d'une Assemblée constituante) et s'indignent contre le génocide commis contre le peuple frère libyen, annonçant leur soutien indéniable de la lutte contre le dictateur sanguinaire Maammar Gueddafi." annonce le texte du communiqué du sit-in. (A suivre)