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Béni oui-oui et béni non-non
point de mire
Publié dans La Presse de Tunisie le 27 - 02 - 2011

Il n'y a pas si longtemps, un loup affamé, insatiable, régnait sur notre pays, installant la terreur et avec sa famille, en volait les richesses. La population, dans sa majorité, était contrainte de dire oui, se transformant en autant de béni oui-oui. Même ceux qui essayaient de se tenir à l'écart, en gardant le silence, étaient comptabilisés parmi les oui-oui. Il y avait, cependant, quelques-uns, une toute minorité, qui osaient dire non. Ils s'attiraient le courroux de l'hydre et connaissaient les horreurs de la torture et de la prison ou partaient en exil. Depuis, les choses ont changé et la population, dans son ensemble, a fait la démonstration que la solidarité, l'union, sont si puissantes qu'elles arrivent à chasser n'importe quel carnassier. Et on assiste à un phénomène inverse : les gouvernants (à titre transitoire) sont devenus les béni oui-oui, et la rue est envahie par les béni non-non.
Pour réussir, la révolution, après avoir chassé le dictateur-tortionnaire-brigand, se doit d'aboutir à un nouvel édifice conforme aux aspirations du peuple. Que veut donc le peuple, auteur de cette révolution ? Nul ne le sait exactement. Le seul moyen de le savoir est de donner la parole au peuple qui ne peut s'exprimer que par des élections, déléguant son pouvoir à ses élus. On pourra alors connaître les desiderata de la majorité et ceux de la (ou des) minorité. Jusque-là, on se perd en supputations, en suppositions.
C'est pour cela qu'on a eu recours à des structures provisoires (gouvernement, commissions) chargées d'assurer la transition et de préparer les élections, y compris la révision de la Constitution et des lois adéquates. Mais les choses ne se déroulent pas comme prévu. Le gouvernement provisoire, fragilisé, donne l'impression de ne pas agir mais de réagir et se transforme en béni oui-oui, sensible aux manifestations de rue. Ce n'est qu'il y a deux jours qu'il a établi un agenda politique plus ou moins cohérent (les tractations se poursuivent encore). Les béni non-non le contesteront et ils utiliseront la rue pour telle ou telle raison. Or la rue n'est pas le peuple ; elle exprime tout au plus les désirs d'une minorité et elle peut être manipulée par des groupes, voire des personnes désireuses de se placer, de s'approprier la révolution. On l'a vu et constaté : une grande partie de la population ne se préoccupe pas de la composition du gouvernement provisoire ou d'un quelconque « Conseil national pour la protection de la Révolution », n'ayant aucune légitimité, autoproclamé par une minorité de personnes et de groupes jusqu'ici inconnus, et d'ailleurs dénoncé entre autres par Attarik Aljadid. Ces Tunisiens poursuivent les objectifs de la révolution en organisant des caravanes pour aller exprimer leur soutien et leur solidarité avec leurs concitoyens des régions et avec ceux qui fuient la Libye.
Les béni non-non, des groupuscules ou des personnes (presque toujours les mêmes), ne représentant qu'eux-mêmes, sont présents un peu partout sur les chaînes de télévision nationales et étrangères, pour s'opposer à tout ce qui se fait et se posent en porte-paroles du peuple et de la révolution. Au nom de la révolution, on ne connaît pas de limite dans l'agressivité, la démesure, l'irrationnel, la diffamation. On s'en prend à tout et à tous. Si l'on suivait les propos de ces nouvelles vedettes, jusqu'ici inconnues, et qu'on fasse dégager tous ceux qu'elles vilipendent, il ne resterait pas grand monde en Tunisie ; ces vedettes seraient elles-mêmes priées de dégager, puisqu'elles faisaient partie des béni oui-oui.
Certes, le grand méchant loup a vidé le pays de toute vie politique plurielle. Les partis d'opposition ont été laminés, récupérés, empêchés d'avoir des adhérents, d'élaborer des projets politiques et économiques différents. La révolution leur donne l'occasion de se réhabiliter. Ceux qui existent et les nouveaux (on en a près de quarante et les demandes affluent encore) feraient mieux de travailler, d'élaborer leurs programmes, leurs projets de société et de les faire connaître. C'est en cela que consiste leur devoir, leur apport à la construction d'une Tunisie nouvelle et libre. Ils ne sont pas le peuple, ils en font partie. La révolution a besoin d'eux mais là où ils sont les plus utiles. Ils n'ont pas à la récupérer et de jeter le pays dans l'inconnu. Car des loups, affamés, il y en a beaucoup et ils sont aux aguets, profitant justement du chaos pour s'implanter. Rappelons-nous le cheminement de l'autre, celui qu'on vient de chasser.
« Je veux faire quelque chose pour mon pays », disait récemment une dame membre d'une association. C'est peut-être cette résolution que nous devrons tous adopter.
A.G.


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