• Quelque 200.000 soldats sud-coréens et 12.300 américains participent aux exercices SEOUL (Agences) — Les armées américaine et sud-coréenne ont entamé hier des manoeuvres conjointes annuelles, alors que les tensions sont vives avec la Corée du Nord qui a menacé la veille de mener une "guerre totale" et de transformer Séoul en une "mer de feu" en cas de provocation. Quelque 200.000 soldats sud-coréens et 12.300 américains participent aux exercices divisés en deux parties, l'une étant un exercice de commandement devant durer jusqu'au 10 mars et l'autre prévoyant des exercices aériens, navals et terrestres jusqu'au 30 avril. Présentés comme défensifs, ces exercices intègrent différents scénarios, comme une chute soudaine du régime nord-coréen et un exode massif de réfugiés, des actes de provocation et la recherche d'armes de destruction massive, selon l'agence sud-coréenne Yonhap. L'armée américaine prévoit, selon la presse, de déployer son porte-avions de 97.000 tonnes, l'USS Ronald Reagan. Ni l'armée américaine ni Séoul n'ont confirmé. Dans un climat de vive tension entre les deux frères ennemis, la Corée du Nord a déclaré que "si les agresseurs lancent une provocation pour une “guerre locale”, le monde assistera à une riposte sans précédent de la part de l'armée et du peuple nord-coréens", selon l'agence officielle KCNA. Pyongyang a menacé de mener une "guerre totale" en "représailles" aux manœuvres afin de transformer Séoul, la capitale sud-coréenne, en une "mer de feu", a ajouté KCNA. Le Nord profère régulièrement de telles menaces à la veille d'exercices militaires menés par le Sud où 28.500 soldats américains sont stationnés. Mais le climat s'est tendu après le torpillage en mars 2010 d'une corvette sud-coréenne attribué au Nord et le bombardement en novembre d'une île du Sud par l'armée nord-coréenne, dans lesquels 50 Sud-Coréens ont été tués. Ces manœuvres interviennent également après l'échec de pourparlers militaires début février avec le Sud. Propagande orchestrée par le Sud, le régime de KimJong-Il ne cache pas ses menaces Dimanche, le Nord a également menacé d'ouvrir le feu contre la Corée du Sud si celle-ci continue à envoyer sa propagande à l'aide de ballons. Le Sud a repris l'envoi de matériel de propagande par-delà la frontière nord-coréenne, une pratique suspendue depuis 2000. Des informations sur le mouvement de révolte au Moyen-Orient et en Afrique du Nord sont également envoyées vers le Nord, selon Yonhap. Un responsable du ministère sud-coréen de l'Unification a confirmé l'envoi de matériel de propagande par l'armée. "Les protestations nord-coréennes ne vont pas faire renoncer notre gouvernement à faire ce qu'il doit faire. Le gouvernement décidera du niveau de ses actions selon les circonstances", a-t-il déclaré. Pyongyang voit dans l'envoi de ce matériel de propagande "une menace considérable contre (son) système", a estimé un responsable gouvernemental. Selon des responsables sud-coréens, Pyongyang a donné récemment un nouveau tour de vis à son contrôle sur l'information pour éviter la diffusion de nouvelles sur les émeutes au Moyen-Orient, même si les analystes jugent peu probable un mouvement de révolte en Corée du Nord, cadenassée par le régime de Kim Jong-Il. Hier, une trentaine de personnes ont manifesté à Seongnam, au sud de Séoul, devant un poste de commandement de l'armée, d'où sont dirigées les manœuvres, pour appeler à l'arrêt de ces exercices. "Nous appelons fermement la Corée du Sud et les Etats-Unis à arrêter de tromper les Coréens et le reste du monde et à mettre un terme à ces exercices qui visent à envahir la Corée du Nord et à renverser le régime", ont-ils indiqué dans un communiqué.