Ce n'est pas encore l'état d'urgence. Mais presque… Force est de constater que l'activité économique est au ralenti et que cela s'étend peu à peu à tous les secteurs. Le sport n'échappe pas à cette règle, surtout le football. Au CAB, la situation n'est guère reluisante sur le plan matériel. Si la trêve venait à se prolonger, les responsables cabistes seraient incapables d'honorer leurs engagements vis-à-vis des joueurs. «Les temps sont difficiles pour tous les clubs. L'arrêt prolongé du championnat ne joue pas en notre faveur. Il n'y a pas de recettes régulières venant des stades, et nous puisons en ce moment dans nos réserves qui ne sont pas énormes. Nous avons à payer tous les mois près de 100 mille dinars. Nous faisons de notre mieux dans la gestion des finances, mais jusqu'à quand? La situation matérielle est, en effet, de plus en plus critique et l'avenir est en pointillé. Jusqu'ici, nous nous sommes bien acquittés de notre tâche en payant les salaires des joueurs. Mais d'ici un mois, nous aurons les pires difficultés à boucler la boucle. Il est urgent d'en débattre à un haut niveau et d'apporter les solutions appropriées. A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles», avoue M. Néji Foucholi, trésorier général du club nordiste, très inquiet de la tournure des choses. Cette crainte est confirmée par Fakhreddine Jaziri. «Je n'ai pas reçu la 2e tranche de la prime de signature qui devait être payée en décembre dernier par les responsables du club. De plus, nous avons convenu d'un avenant pour prolonger mon contrat d'un an qui expire en 2013, mais je n'ai rien vu venir à la suite des négociations. La situation d'une manière générale est très délicate, j'en conviens, j'espère qu'elle se décantera d'ici peu. Pour l'heure, le comité directeur n'a pas failli à sa responsabilité, les salaires sont payés régulièrement. Seul le mois de février reste à honorer, mais ça ne saura tarder», affirme le latéral gauche du CAB. Et d'ajouter, sur le plan sportif : «Nous continuons à nous entraîner tous les matins, parfois matin et après-midi. Le report sine die du championnat ne nous a toutefois pas aidés à nous rassurer sur le plan moral. Nous faisons de notre mieux pour demeurer concentrés». M.Kanzari : «Ce n'est pas motivant» Le coach bizertin fait, lui, contre mauvaise fortune bon cœur, mais craint qu'à la longue, ses protégés ne soient démobilisés. «C'est toujours difficile de se trouver dans pareille situation, aussi bien pour un entraîneur que pour des joueurs. Quand on ne sait pas quand est-ce qu'on va rejouer, ce n'est pas bon pour le moral. Sans objectif bien déterminé, la motivation prend un coup! Fort heureusement, l'entente est parfaite entre joueurs, staff technique, médical et responsables. On s'entraîne dans de bonnes conditions et le groupe est solidaire. Seulement, il ne faut pas laisser traîner les choses. A mon avis, il faut décider rapidement de la date de la reprise du championnat, car cette attente stresse les joueurs. On vit de football, on a besoin de jouer. Beaucoup de monde souhaite que le jeu reprenne, le football pèse sur l'activité économique et sociale. En Egypte, Ezzamalek a tout récemment reçu chez lui devant son public en coupe africaine, son adversaire sans qu'il y ait de débordements», nous précise Maher Kanzari, insatisfait apparemment de ne pas voir de décision prise concernant la reprise de l'exercice. «Nous avons entamé la série des matches amicaux face à des équipes divisionnaires pour nous remettre petit à petit en condition. A l'approche de la rencontre de la 2e journée de la phase retour contre l'EST à Tunis, nous avons disputé un match d'application contre le CA au Parc A, puis nous devrons rencontrer l'ESS à Sousse. Seulement toutes les rencontres étaient annulées le week-end dernier sur décision des autorités de tutelle», ajouta-t-il, confiant du groupe qu'il a sous la main et des efforts accomplis.