Il devait signer pour 3 ans. L'ancien bureau directeur a trop temporisé. Il doit partir pour la Ligue 2 allemande. Et s'il devait rester, ce sera au CAB. Son contrat s'achève à la fin juin L'éclosion d'un certain nombre de jeunes talents au CAB et leur bon comportement, la saison passée, ont fait que les regards se sont portés d'une manière insistante sur eux. On a commencé alors à parler d'offres par-ci, d'offres par-là pour un éventuel transfert des Ben Mustapha, Mbarki, Jebbari et Baratli notamment vers des clubs huppés; des sommes assez conséquentes ont même été avancées. Pour retenir tout ce beau monde, les responsables bizertins ont vite fait de prolonger les contrats de certains joueurs au bout de négociations pas faciles du tout. Seul le cas de Hattène Baratli n'a pas été élucidé et demeure sans solution à ce jour. Le milieu défensif du CAB, qui possède des qualités techniques et physiques indéniables était, malgré son souhait de partir ailleurs, sur le point de renouveler son bail pour une période de 3 ans avec le club qui l'a vu naître. Tantôt approché par l'EST, tantôt par le CA, voire par l'ESS, le joueur n'a pas cédé, mais a laissé tout de même entendre qu'il désirait tenter une expérience professionnelle à l'étranger. «Il est vrai, qu'il était question à un moment donné que j'aille dans un grand club local. Les offres étaient relativement alléchantes et la tentation grande . C'était en août dernier. Dans le même temps, les pourparlers avec les responsables de l'époque commençaient à aboutir. Bref, nous y sommes parvenus pour signer un nouveau contrat qui satisfait les deux parties. J'ai décidé alors de rester au CAB, jusqu'en 2014. Malheureusement, les promesses n'ont pas été tenues. Le comité directeur sortant a failli à la parole donnée et n'a pas respecté l'engagement qu'il avait pris. J'ai patienté jusqu'à novembre dernier et je n'ai rien vu venir. Entretemps, des clubs étrangers sont revenus à la charge. Il s'agit de Dusseldürf et de deux autres clubs évoluant tous les trois en championnat allemand de Ligue 2. Je ne pouvais plus continuer à tergiverser. Aujourd'hui, il n'est plus question d'argent. Je désire tout simplement tenter une aventure professionnelle à l'étranger. Mon ambition est de me retrouver dans une équipe de Ligue 1 dans 2 ou 3 ans. Je demanderais par conséquent aux supporters cabistes de comprendre ma situation. Mais au cas où tout tombe à l'eau, je ne bougerais pas du CAB», assure Hattène Baratli, la veille du match contre le ST. En outre, nous avons appris de la part de son manager que les chances du joueur bizertin d'évoluer la saison prochaine dans un club allemand de Ligue 2 sont évaluées à 99%, le 1% restant est tributaire du comportement des responsables actuels du CAB. Kanzari : «Faire le bon choix» Le coach nordiste comprend que Baratli veuille bien tenter une expérience à l'étranger. «Il n'y a pas plus légitime pour un joueur tunisien que de vouloir évoluer à l'étranger dans un championnat qui lui permette de progresser et d'améliorer sa situation matérielle. Hattène a des qualités certaines, susceptibles d'être développées davantage. S'il a l'opportunité de le faire, on ne peut que respecter sa volonté. Seulement, il faut qu'il fasse le bon choix, c'est-à-dire qu'il puisse jouer d'une manière régulière. Ce n'est pas ainsi qu'il pourra réussir», dit-il. M.Ben Gharbia : «On lui a tout offert» Depuis l'avènement de Mehdi Ben Gharbia à la tête du club nordiste, les problèmes financiers ne constituent plus une obsession. Même si le comité sortant s'est acquitté de sa tâche sur ce plan-là, on peut penser que les nouveaux responsables ont pour priorité d'améliorer la situation d'ensemble. Le nouveau président ne lésine pas sur les moyens pour garder tous les joueurs au CAB. Concernant le cas Baratli, M. Ben Gharbia estime qu'il a tout essayé pour faire revenir le pivot cabiste à la «raison». «Je lui ai proposé tout ce qu'il avait exigé, sans succès, de l'ancienne équipe dirigeante, à savoir un contrat de 3 saisons pour une somme de 230 mille dinars échelonnée bien évidemment sur 3 ans et un salaire moyen de 2.500 dinars. J'ai même offert cash 60 mille dinars en guise de règlement de la première tranche. En outre, une clause libératoire était prévue dans le contrat, lui permettant d'être transféré dès qu'un club étranger le demande. C'est ce qu'on s'est dit deux semaines avant le match joué contre l'EST, à l'occasion de la 15e journée. Il a demandé à réfléchir et on devait se revoir le lendemain de notre réunion pour une réponse définitive de sa part. Malheureusement, il ne se présenta pas au rendez-vous parce qu'il n'avait pas envie de prolonger son bail avec le CAB jusqu'en 2014, laissant les choses traîner dans le flou total. Pourtant, on a tout offert à ce joueur», rappelle-t-il. Ali Mfarrej : «Travailler» L'ex-gloire du CAB des années 80, Ali Mfarrej, pense que Hattène Baratli a de fortes chances de progresser au cas où il partirait jouer dans un championnat étranger. «Il vaut mieux, pour un joueur, partir jeune à l'étranger. Il aura ainsi tout le temps de se former sur des bases solides. Plus il part jeune, plus il a de chances de réussir. Le milieu défensif cabiste n'a pas encore vingt ans. Mais attention, il doit beaucoup travailler pour convaincre. Aujourd'hui, il n'y a plus cette race de joueurs qui font rêver dans notre compétition. Les stars sont plutôt fabriquées par les médias, on est loin du compte ! Pour le moment, il est au CAB, il doit se concentrer sur son job dans son club qui a besoin de ses services», devait-il affirmer.