L'enseignement est l'un des droits fondamentaux de l'homme et constitue un pilier essentiel de la République. Il est à ce titre, et en vertu de la loi, obligatoire et gratuit pour tous les enfants tunisiens. Or, cette donnée est mise à mal depuis quelque temps par un problème important que vivent les petits écoliers et leurs parents, en rapport avec les cours particuliers payants dans les écoles publiques, imposés par certains instituteurs et directeurs d'écoles et qui constituent en fait une forme de corruption et de favoritisme, en violation flagrante de la loi, et au vu et au su du ministère de l'Education nationale qui observe un silence complice et coupable, qu'il faut dénoncer et auquel il faut mettre fin d'une manière urgente, alors que tout le pays s'est levé contre la dictature et les abus sous toutes leurs formes. L'enseignement, qui est un acquis fondamental du peuple tunisien et dont le caractère démocratique, obligatoire et gratuit constitue un symbole républicain de l'égalité des chances et d'un avenir meilleur pour les enfants tunisiens, est remis en cause par certains enseignants qui s'obstinent à donner des cours particuliers payants dans les écoles publiques en recourant à des pressions inadmissibles allant de l'intimidation et du harcèlement, aux menaces de sanction sur les écoliers dont les parents ne veulent pas ou n'ont pas les moyens d'inscrire leurs enfants à ces cours particuliers. Cela est quand même inconcevable et illégal et constitue une atteinte à la gratuité de l'enseignement public et à la loi portant statut de la fonction publique, qui interdit à tout fonctionnaire de l'Etat, et donc aux instituteurs, d'exercer une activité lucrative dans les lieux publics où ils travaillent. Par ailleurs, ces cours particuliers sont antipédagogiques et non conformes aux règles de santé. Les jeunes écoliers du primaire sont des enfants en pleine croissance. Leurs capacités physiques et psychologiques sont encore limitées et ne peuvent supporter, en plus de leur horaire déjà chargé, des heures supplémentaires à l'école pour des cours particuliers dans cette même école. Un enfant a aussi besoin de respirer, de jouer, de se reposer et de rentrer chez lui après l'école et d'avoir la paix! Pour mettre fin à cette situation tout à fait inacceptable, car elle constitue une injustice sociale flagrante et une sélection par l'argent, le ministère de l'Education nationale devrait tout simplement interdire les cours particuliers payants dans les écoles publiques. Il est grand temps que les choses changent après la révolution tunisienne, y compris dans les écoles, qu'il soit mis fin à certains abus hérités de l'ancien régime et que les valeurs de l'égalité et du respect de la loi par tout le monde, du mérite et de l'effort soient celles de l'école républicaine.