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Montée en puissance de l'enseignement privé
Publié dans Le Temps le 22 - 09 - 2009

Mme Ayda Hassène (Présidente de la Chambre Nationale de l'enseignement privé primaire et secondaire, directrice de deux établissements) : " Les écoles libres se sont pas des écoles de repêchage "
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M. Samir Châabane (directeur d'un lycée privé) : " C'est mieux au primaire "
Lorsqu'on voit aujourd'hui que de plus en plus de parents inscrivent leurs enfants, dès la classe préparatoire, dans des établissements privés ; lorsqu'on constate que, chez nous, le nombre des universités libres augmente d'année en année, on se demande si nous ne risquons pas de réfléchir à l'européenne, où " le secteur public serait moins performant tandis que le secteur privé incarnerait l'excellence ".
Pour l'heure, plusieurs écoles primaires libres offrent une bien meilleure formation et davantage d'équipements pédagogiques actualisés que les écoles étatiques. Certes, les cours y sont payants et les tarifs parfois excessifs, mais lorsque la qualité suit, pourquoi priver son enfant de ces avantages déterminants pour son avenir ? Aujourd'hui, les parents prennent de plus en plus conscience qu'on ne peut pas accéder aux meilleurs emplois sans une excellente formation. La concurrence est désormais de plus en plus rude entre les postulants aux métiers stables et honorablement rémunérés. De plus, même pour lancer un projet personnel, les études sont de nos jours indispensables tout comme les diplômes supérieurs et les bonnes mentions. Quel est donc le secteur de l'enseignement qui favorise le mieux les futurs demandeurs d'emploi en leur garantissant la meilleure formation ? Si l'avenir de l'enseignement est dans le privé, quel sera le sort de l'enseignement public ? Pourquoi la concurrence engagée par le secteur privé n'amène-t-elle pas de réelles améliorations dans l'enseignement public ? Le niveau social de la majorité des Tunisiens permet-il au secteur privé de prendre le dessus dans la course à l'excellence ? Nos écoles privées sont-elles toutes capables de relever le défi de la qualité ? N'est-ce pas vrai que seules les mieux situées gagnent ce pari ? Au secondaire, n'y a-t-il pas encore cette mauvaise réputation de " garderies pour futurs chômeurs " qui poursuit les lycées libres ? Et les diplômes des universités libres valent-ils vraiment mieux que ceux du secteur public à l'heure de l'embauche ? Nous avons essayé de répondre à toutes ses questions avec deux directeurs d'établissements privés ; mais nous avons aussi donné la parole à une mère de famille mécontente de l'enseignement étatique et ce, pour comprendre un peu ce qui pousse parfois les parents à opter pour les établissements des particuliers !
Dossier réalisé par Badreddine BEN HENDA
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Mme Ayda Hassène (Présidente de la Chambre Nationale de l'enseignement privé primaire et secondaire, directrice de deux établissements) : " Les écoles libres se sont pas des écoles de repêchage "
" Je dois préciser tout d'bord que la gratuité de l'enseignement n'est pas à remettre en question ; c'est une constante de la politique de l'Etat que personne ne tient à contester. Seulement voilà : la place et la mission de l'enseignement privé ne sont plus ce qu'elles étaient il ya 20 ou 30 ans. Avant, les " écoles libres " n'étaient perçues que comme des établissements de repêchage pour les ratés de l'enseignement public. L'enseignement privé représentait alors une dernière chance, un recours ultime pour les parents dont les enfants n'avaient plus, pour une raison ou pour une autre, la possibilité de s'inscrire dans le secteur public ou bien qui n'attendaient pas grand-chose de l'enseignement professionnel quant à l'avenir de leur progéniture. Aujourd'hui, l'image de l'école libre est plus reluisante, notamment dans l'enseignement de base. On délaisse plus souvent les établissements étatiques au profit des écoles primaires privées pour diverses raisons : les parents sont très contents de la qualité de la formation que nous dispensons à leurs enfants et des résultats enregistrés par ces derniers. Les performances de nos écoliers ne sont pas truquées ni leurs moyennes gonflées ; nous n'avons d'ailleurs pas intérêt à tricher parce que sinon les parents iraient voir ailleurs. Il y va donc de la crédibilité et de la survie de nos établissements. Notre devise doit être le sérieux et l'aspiration permanente à l'excellence. C'est justement ce plus que nous offrons par rapport aux établissements publics que nos clients recherchent. Nous nous conformons certes aux programmes officiels, mais en prime nous enseignons par exemple le français dès la classe préparatoire ; nos écoliers font 35 heures par semaine quelle que soit leur année d'études ; nos classes ne sont pas surchargées (25 élèves par groupe et parfois moins) et si nous y tolérons le surnombre, nous risquons de provoquer là aussi une mauvaise réaction des parents. Il arrive certes que des parents nous sollicitent en plein milieu de l'année scolaire après avoir désespéré de l'école publique, mais dans de telles situations, nous faisons subir aux nouveaux venus un test de niveau afin d'évaluer leurs chances d'adaptation au niveau scientifique de nos élèves et pour préserver l'homogénéité de nos classes. Quant à nos instituteurs, ils sont sélectionnés parmi les meilleurs enseignants et les plus chevronnés ; parallèlement, nous recrutons de jeunes diplômés, mais nous ne leur confions pas l'enseignement des matières de base. De plus, ils sont en permanence encadrés et assistés par leurs aînés plus expérimentés. Nous imposons par ailleurs l'utilisation par l'élève du cahier de texte dès la deuxième année de l'enseignement de base. Je suis personnellement pour la vieille école parce qu'elle sort les meilleurs éléments, et aussi pour le retour au concours de la sixième, en un mot pour une école plus exigeante et pour une formation plus complète au primaire. Dans d'autres établissements plus huppés que le mien, les avantages sont plus nombreux qu'ici et que dans n'importe quel établissement étatique. On paie plus, cela va de soi, mais la qualité y est toujours garantie ! "
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M. Samir Châabane (directeur d'un lycée privé) : " C'est mieux au primaire "
" Les affaires de l'enseignement privé marchent mieux au primaire. D'abord, parce que les couples qui travaillent ne peuvent plus gérer tout ensemble leur emploi du temps et celui de leurs enfants scolarisés. Ils préfèrent confier leurs petits à des écoles qui les suppléent presque en tout quand ils sont sur leur lieu de travail. D'autre part, les parents n'ont plus tout à fait confiance dans le travail des enseignants de l'école publique et craignent les effets néfastes de certaines pratiques suspectes, qui y sont de plus en plus courantes, sur la personnalité et la formation de leurs enfants. Ils sont désormais convaincus qu'au privé, l'évaluation est bien meilleure et plus fiable. Pour ce qui est du secondaire, il y a encore du chemin à faire, tout d'abord à cause de cette réputation de locaux de repêchage ou de garderies pour adolescents qui colle toujours à nos établissements. En effet, aujourd'hui encore, ce ne sont jamais les meilleurs éléments qui viennent s'inscrire chez nous, et même ceux qui ont suivi leurs études primaires dans le secteur privé rejoignent l'étatique pour l'étape suivante de leur formation. Pourtant, nos taux de réussite au baccalauréat s'améliorent constamment et nous réalisons de vrais prodiges en métamorphosant complètement des élèves dont les enseignants du secteur public et les parents eux-mêmes ont désespéré. A mon avis, l'avenir de l'enseignement privé dans le primaire et au supérieur est vraiment prometteur et nous constatons chaque jour la prédilection de plus en plus évidente des parents pour l'école et l'université libres. Des fois, on fait ce choix faute de mieux, comme lorsqu'un bachelier n'est pas orienté, dans l'étatique, vers la filière de ses rêves. Au secondaire, nous espérons une amélioration de la situation surtout avec les nouvelles mesures prises par le ministère de tutelle en vue d'offrir de meilleures conditions d'études au public des lycées et collèges privés. Il n'en reste pas moins vrai que, mis à part quelques rares établissements qui en ont les moyens, tous les autres sont incapables de supporter le coût des améliorations exigées au niveau de l'infrastructure de nos lycées. Dans mon cas, je consens chaque année jusqu'à 6 millions pour les réparations, l'agrandissement, l'équipement et l'embellissement du lycée. J'ai en plus d'autres charges à honorer comme les salaires des fonctionnaires et des enseignants, les diverses factures et le loyer toujours plus élevé. Si l'on veut vraiment que notre rendement rivalise avec ceux des établissements privés français et européens, qu'on nous accorde des prêts conséquents et des facilités de paiement raisonnables. La majorité de ceux qui ont ouvert leurs lycées après 1980 tiennent difficilement le coup et je ne parlerai pas des établissements qui ont fermé leurs portes pour des raisons financières. Nous aspirons nous aussi à l'excellence, mais qu'on nous en donne les moyens ! "
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Les tarifs actuels
Dans le primaire, ils varient entre 70 et 150 dinars par élève et par mois. Dans le secondaire, cela peut facilement dépasser les 120 dinars dans les établissements des zones riches de la capitale, sinon c'est entre 60 et 80 dinars le mois, selon l'année d'études. Mais au secondaire, et comme nous le précisent Mme Ayda Hassène et M. Samir Chaabane, cela dépend de l'emplacement de l'école ou du lycée. On n'exige pas les mêmes prix quand on est du côté de la Cité Ibn Sina que si l'on est installé à El Manar ou à Ennasr. " Nous nous trouvons souvent obligés de baisser nos tarifs vu la condition modeste de nos élèves", affirme M. Chaabane. L'une des deux écoles de Mme Hassène est située au milieu d'un quartier populaire et fonctionne avec seulement un effectif de crèche bien qu'elle couvre une superficie de 1700 mètres carrés et soit vieille de 14 ans. " Je ne me décourage pas pour autant, ajoute la propriétaire, j'ai la ferme conviction qu'il viendra un jour où mon école atteindra l'envergure qu'elle mérite ! ". Au supérieur, les tarifs se chiffrent en millions et peuvent dépasser les 5000 dinars sans compter certains frais annexes (!) de quelques dizaines ou centaines de dinars. En général, les montants payés couvrent les droits d'inscription, les cours (TD et TP), les stages, les conférences, les séminaires, l'accès aux bibliothèques, à Internet ou à des associations sportives.
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Quelques chiffres sur les établissements privés en Tunisie
*Le nombre actuel des établissements de l'enseignement privé est estimé à 400 écoles et lycées répartis sur l'ensemble du territoire tunisien. Il y a lieu néanmoins de remarquer que la plupart des établissements sont situés dans les grandes villes du pays et plus particulièrement dans le Grand Tunis.
*57.000 élèves suivent actuellement leurs études dans ces établissements. La répartition des élèves selon les établissements varie en fonction de la capacité d'accueil du local mais aussi de la réputation de l'école. A Tunis, certains établissements comptent jusqu'à 1020 inscrits.
*Les écoles et lycées privés emploient près de 6000 enseignants. Quant au personnel administratif, il compte 1500 fonctionnaires et employés.
*Il existe actuellement 32 établissements supérieurs privés répartis dans leur majorité entre la capitale, Sousse et Sfax. Le nombre des étudiants qu'ils accueillent avoisine les 4500.
B.B.H

N.B. Ces chiffres nous ont été communiqués par Mme Ayda Hassène, présidente de la Chambre Nationale de l'enseignement privé) sauf ceux qui concernent l'enseignement supérieur et que nous avons puisés sur des sites électroniques fiables.


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