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Le fait accompli
Cours particuliers
Publié dans Le Temps le 27 - 09 - 2009


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En attendant l'entrée en vigueur de la réglementation annoncée, C'est la ruée de toujours. Quelque part parents, et enfants en sont conditionnés. Par qui ?
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Que dit la réglementation ?
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Mettre un peu d'ordre !
" Investir dans les cours particuliers est devenu un devoir, nous a déclaré un parent, quand l'élève est habitué dès l'école primaire à suivre des cours particuliers, il est difficile qu'il s'en abstienne une fois au collège et au lycée ! Ce sont les parents qui se ruinent pour leur payer ces cours ! " A quoi est due cette affluence vers ces cours particuliers ? Serait-ce un manque de confiance à l'égard des cours dispensés (gratuitement) dans nos écoles ? Serait-ce l'effet de la mode ou un souci de conformisme qui pousse pas mal de parents à opter pour ces cours en guise d'accompagnement scolaire ? Serait-ce un moyen efficace auquel la majorité des élèves ont recours pour avoir les meilleures moyennes et garantir une réussite brillante ?
A la merci des influences
Parents et élèves subissent souvent des influences que l'entourage exerce sur eux, provenant de toutes parts. D'abord, il y a les voisins qui se communiquent les nouvelles concernant les performances de tel ou tel prof en matière de cours particuliers : " Inscrivez votre fils chez X, c'est un prof très compétent ! C'est grâce à lui que l'année dernière mon fils est passé de 8 à 16 de moyenne en maths ! " ; ou " Je vous conseille d'inscrire votre fils chez Monsieur..., c'est un prof excellent. Avec lui, votre fils comprendra plus facilement ses cours de physiques ! " ; ou encore : " Méfiez-vous de tel ou tel prof ; allez voir plutôt tel ou tel autre, croyez-moi, votre fils sera un crack d'anglais en quelques mois ! " Telles sont les recommandations qu'on échange entre voisins avant de s'engager dans l'aventure des cours particuliers. Côté profs, pas mal d'élèves estiment que leurs profs les poussent indirectement aux cours particuliers. Firas, élève d'un collège, a toujours suivi des cours particuliers : " Franchement, je n'arrive pas à bien assimiler le cours de maths en classe ! Le prof fait de son mieux, mais souvent, poussé par le temps, il n'arrive pas à faire des applications, nous laissant le soin de les faire nous-mêmes à la maison ! La séance suivante, faute de temps, on ne corrige pas tous les exercices qu'il nous a demandé de faire et il enchaîne avec le nouveau chapitre ! Alors, on est obligé de faire des cours supplémentaires de maths ! On n'a pas le choix ! " Cela se passe d'ailleurs, selon le témoignage d'autres élèves, chez d'autres profs dans d'autres disciplines. Pourtant, il est indiqué dans les Programmes Officiels, que le temps imparti à chaque séance d'une matière donnée est assez suffisant pour procéder à toutes les étapes de la leçon ! D'autres influences proviennent également des élèves eux-mêmes qui ont l'habitude de vanter, à tort ou à raison, tel ou tel prof : " Tu sais, j'ai vraiment progressé depuis que je suis des cours privés chez Monsieur... ! Viens te joindre à nous, nous ne sommes pas encore très nombreux ; il y a encore de la place ! ", disent les uns aux autres. Ainsi une publicité gratuite passe de bouche à oreille poussant parfois la moitié des camarades d'une même classe à y consentir.
Les enfants proposent, les parents disposent
Pour la plupart des parents, tous les sacrifices sont bons pour voir leurs enfants obtenir de bonnes notes et réussir avec d'excellentes moyennes ! L'encadrement scolaire et le contrôle continu n'est plus l'apanage des parents qui voient de plus en plus le salut de leur progéniture dans les cours supplémentaires ; c'est que la plupart des parents n'arrivent plus à suivre la scolarité de leurs enfants depuis que de nouveaux programmes et de nouvelles méthodes sont introduits dans le système scolaire tunisien. " Franchement, nous sommes dépassés, sa mère et moi par les événements, nous a confié un chef de famille, nous n'arrivons plus à contrôler convenablement la scolarité de notre fils qui est en 8è année de base. Les nouveautés pédagogiques ne sont pas toujours accessibles, c'est pourquoi nous préférons qu'il fasse des cours particuliers afin qu'il se rattrape et améliore son niveau ! C'est notre fils unique et nous sommes prêts à investir pour son avenir ! " Ces parents ont peut-être de la chance d'avoir un seul enfant. Que dire des parents qui ont une famille nombreuse où il y a 4 ou 5 enfants scolarisés qui demandent d'être inscrits dans des cours privés ? Ces parents se creusent les méninges pour pouvoir payer ces cours particuliers dont leurs enfants ne peuvent s'en passer, qui en maths, qui en physiques, qui en langues... Et les parents finissent toujours par s'exécuter. Mohamed Salah consacre plus de 150 dinars pour payer les cours particuliers à ses deux enfants encore au collège (7è et 8è années) : " Chaque année, je fais tous mes efforts pour les détourner de ces cours particuliers en leur demandant de compter sur leurs propres capacités. Rien n'y fait ! Je dois donc leur fournir l'argent nécessaire pour qu'ils ne soient pas frustrés devant leurs camarades qui suivent des cours particuliers ! " C'est le même scénario qui se passe chez la majorité des familles chez nous : les enfants insistent, les parents finissent par souscrire à leur demande, même à leur corps défendant ! D'autres parents ne se contentent plus d'une simple réussite ou d'un passage normal d'une classe à une autre classe supérieure ; mais croient de plus en plus à l'excellence ; ils veulent faire de leurs enfants de petits génies qui moissonnent chaque année toutes les bonnes notes et les meilleurs résultats. Ils savent que leurs enfants sont de bons élèves studieux et appliqués à l'école comme à la maison et que leur niveau n'exige guère de cours supplémentaires et, pourtant, comme par acquit de conscience, ils font prendre à leurs enfants des cours particuliers souvent dans plusieurs matières à la fois !
Ainsi, qu'il s'agisse de familles modestes ou aisées, les cours particuliers sont devenus un mal nécessaire et très coûteux, exigeant une bonne part du budget familial. Si certains parents, pour qui tout est calculé au millime près, payent chaque fin de mois les honoraires du prof avec un pincement au cœur ; d'autres plus nantis le font volontiers sans aucun souci. Pour les uns et les autres, seul l'avenir des enfants compte ! Mais encore faut-il que ces enfants ne fassent pas la sourde oreille à tous ces sacrifices parentaux !
Hechmi KHALLADI
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Que dit la réglementation ?
La réglementation en vigueur remonte à 1988 (décret n° 679 du 25 mars 1988). Bien qu'elle soit déjà vétuste, cette réglementation précise les modalités de l'organisation des cours de rattrapage (dispensés à l'école) et des cours particuliers (dispensés en dehors de l'école) et soumet les enseignants désireux de donner ces cours à des conditions rigoureuses dont voici quelques unes :
ARTICLE 7 : tout enseignant peut donner des cours particuliers à 3 groupes au maximum, chaque groupe ne peut en aucun cas dépasser quatre élèves.
ARTICLE 8 : les cours doivent être donnés dans des salles aménagées pour la circonstance où toutes les conditions d'hygiène et de propreté sont garanties (local spacieux, bien aéré et bien éclairé et bien équipé)
ARTICLE 9 : l'enseignant ne doit en aucun cas accepter des élèves appartenant à l'une des classes qui lui sont attribuées à l'établissement où il enseigne.
ARTICLE 10 : Tout enseignant désireux de donner ces cours particuliers doit prévenir le Ministère de tutelle 15 jours avant le démarrage de ces cours (une demande d'autorisation est à envoyer dans les délais fixés et doit comporter tous les renseignements nécessaires (nombre de groupes, liste nominative d'élèves inscrits, date du démarrage des cours et adresse du local) avec un engagement de l'enseignant à respecter toutes les dispositions du décret relatif aux cours particuliers.
ARTICLE 12 : les cours particuliers sont soumis aux visites d'inspections pédagogiques et administratives
ARTICLE 13 : toute infraction aux dispositions de ce décret expose son auteur à des sanctions disciplinaires et, le cas échéant, à des poursuites pénales.
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Mettre un peu d'ordre !
Dans sa conférence de presse qui a eu lieu juste avant la rentrée, le Ministre de l'Education et de la Formation a laissé entendre que la question des cours particuliers et celle du temps scolaire sont soumises à l'étude devant des commissions ad hoc qui vont remettre ultérieurement leurs propositions en la matière. Ainsi des mesures concernant ces deux questions primordiales seront-elles prises par le Ministère d'ici la rentrée prochaine. En attendant, les cours particuliers sont gérés par la réglementation en vigueur qui souvent n'est pas appliquée à la lettre par certains enseignants. Concernant le nombre des groupes et des élèves, la réalité est toute autre ! L'effectif d'élèves inscrits chez le même professeur et dans le même groupe dépasse souvent de trop le quota fixé par la loi. Quant à la salubrité des locaux consacrés à ces cours particuliers, ce sont des garages et des débarras qui servent souvent de salles de cours où les moindres commodités font défaut. Pour ce qui est de la demande d'autorisation, rares sont les enseignants qui passent par cette procédure et ils commencent leurs cours avant même de recevoir l'aval du ministère. De même, le contrôle sanitaire des lieux ou l'inspection pédagogique et administrative des cours ne sont pas fréquents et les sanctions disciplinaires ne sont appliquées que rarement contre des cas très flagrants et suite à des plaintes répétées et urgentes adressées au Ministère par une tierce personne à l'encontre d'un enseignant s'écartant de la norme de manière flagrante. Nonobstant cela et pour ne pas aller dans des généralisations, il existe des enseignants intègres qui appliquent scrupuleusement la loi relative aux cours particuliers et sont en train de dispenser leurs cours consciencieusement et dans les règles de l'art, faisant de ces cours privés non seulement une activité à but lucratif, mais aussi et surtout un moyen de soutien scolaire à des élèves en difficultés. Cependant, des dysfonctionnements et des anomalies se font de plus en plus sentir dans ce domaine, si bien qu'une mesure draconienne s'avère aujourd'hui indispensable, non pour interdire ces cours particuliers, mais pour y mettre un peu d'ordre !


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