Le ministère ne voit pas d'inconvénient et conseille le huis clos pour la reprise; la FTF ne veut pas prendre position et s'en réfère aux clubs; les clubs veulent bien mais refusent d'assumer la responsabilité de la sécurité et exigent des sous. La situation est inextricable «La 15e journée du championnat de la Ligue I, prévue ce dimanche 13 mars, est reportée à une date ultérieure suite au refus des clubs de disputer cette journée à huis clos». «Les clubs, en butte à de sérieuses difficultés financières, réclament le versement de la deuxième tranche des recettes de droit de retransmission télévisée, qui devaient être remises depuis le 1er décembre dernier, ainsi que les recettes du Promosport et demandent également des assurances sécuritaires pour la reprise du championnat». «La compétition ne devrait donc reprendre que dans au moins trois semaines, en raison des engagements des clubs tunisiens en coupes africaines des clubs (18, 19, 20 mars pour l'aller; 1er, 2, 3 avril pour le retour) ainsi que des matches de la sélection olympique et nationale fin mars». Voilà en substance ce qui a été décidé lors de la rencontre qui a réuni les présidents des clubs de Ligue I avec celui de la Fédération tunisienne de football. Ceci sachant que le ministère a fait savoir à ce beau monde qu'il n'est pas contre le fait de disputer la journée de reprise sans la présence du public. Au même titre, la fédération n'a pas vraiment voulu prendre position, préférant laisser au club le choix de la date et de la formule de la reprise. Résultat : une reprise de la compétition ultérieurement reportée et, surtout, une situation pratiquement bloquée. Une situation un peu «kafkaïène» où tout le monde se jette responsabilité et ballon. C'est que le ministère n'est pas contre, mais ne garantit pas les moyens de la sécurité. Ou alors reprenez la compétition à huis clos en attendant des jours meilleurs… Les clubs, eux, veulent bien reprendre avec le public, mais avec des garanties de sécurité et de l'argent cash : celui du Promosport, de la télé (on parle d'un déficit de 26 millions de dinars à la télé nationale !) et, si possible, l'habituelle manne financière des collectivités locales. On chuchote aussi que l'exigence de la part de certains présidents de clubs de reprendre leur place sur le banc est dictée par la peur de se faire insulter ou même se faire agresser en l'absence justement de sécurité. Il y en a même qui sont persuadés que les présidents, désignés et non démocratiquement élus, ont une peur bleue de la reprise par peur que les supporters leur disent : «Dégagez». Ce qui n'est du reste pas à exclure, et ce, quelle que soit l'issue des rencontres. Une chose est sûre : à force de se jeter le ballon, ministère, présidents de clubs et fédération ont tout simplement privé le public de… ballon.