A peine une dizaine de jours après sa nomination à la tête de la télévision nationale, Mokhtar Rassaâ a convié la presse tunisienne à une conférence de presse tenue hier matin, afin d'éclaircir la politique de cette institution médiatique et ses nouvelles orientations post-révolution. Le contenu de la télévision nationale contesté puis critiqué a certainement et urgemment besoin de relooking, aussi bien au niveau de la forme que du contenu surtout. Le premier point soulevé lors de cette rencontre est la ligne éditoriale que Mokhtar Rassaâ déclare «équidistante de tous les partis politique et de toutes les composantes de la société tunisienne». Notre télévision nationale se veut, selon ses dires, au service du peuple tunisien, et le traitement de l'information se fera d'une manière professionnelle, neutre et impartiale. Conscient du rôle que jouent les médias et de la place qu'occupe l'image porteuse de sens et de discours, Rassaâ annonce que le logo sera changé et que tout l'habillage sera revu et corrigé. À propos de la deuxième chaîne, ex-Tunisie 21, elle sera l'écho des régions et la voix de la jeunesse. Un concept pour l'instant vague et sans vision claire. Quant à la programmation, le président-directeur général de la télévision nationale nous a annoncé qu'un conseil de réflexion sur la programmation sera mis en place pour discuter et proposer les nouvelles orientations. Quant au dossier financier de cette institution qui baigne dans le flou, il est en cours d'examen et une enquête est déjà ouverte suite à la découverte de dossiers douteux et d'un déficit de 36 millions de dinars depuis 2007. «Les dossiers que j'ai eus entre les mains sont alarmants, mais avant d'accuser qui que ce soit, je me dois d'ouvrir une enquête pour comprendre, et par la suite informer l'opinion publique, les médias et les autorités», explique-t-il. En attendant que la commission de réflexion sur la programmation finisse son travail et qu'on nous propose du nouveau, qu'est-ce qu'on aura à se mettre sous la dent, d'ici là ? D'autant plus que le P.-d.g. de la télévision nous a annoncé que les délais sont désormais trop courts pour produire des feuilletons pour le prochain Ramadan. Cela n'empêchera pas la télé de monter des fictions post-ramadanesques.