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« Je ne reçois de directives de personne et le jour où j'en recevrais, je quitterais illico presto ce poste» Médias - Mokhtar Rassaâ, PDG de l'établissement de la télévision tunisienne
Hier au siège de l'ERTT, Mokhtar Rassaâ, était bien à l'aise dans le confort de ses certitudes et de ses idées. Le PDG de l'Etablissement de la télévision tunisienne par intérim a donné une conférence de presse où il a présenté la nouvelle grille des deux chaînes nationales. Mokhtar Rassaâ qui a été appelé à occuper ce poste comme étant une figure de consensus et avant toute chose en sa qualité de journaliste, a préféré faire les choses dans la demi-mesure, pour se contenter de faire entendre sa voix sans attendre d'en récolter l'écho, même s'il garde ses qualités d'homme de terrain. « Je communique avec les employés, entre journalistes et techniciens sans ambages. Je suis leur collègue et non pas leur supérieur.» dit-il en coupant la parole à une consœur qui s'apprêtait à lui poser une question quant à la nécessité d'encadrer certains journalistes qui débarquent sur le plateau sans pour autant maîtriser le sujet de l'émission pour être par la suite écrasés par les invités… Le staff sera le même « Je n'ai pas vu de journalistes sur le plateau de la TV ne maîtrisant pas les sujets de leurs émissions. Vous, vous en avez-vu ? On va remédier à cela. » dit-il Il n'était pas non plus convaincant lorsqu'on lui a demandé la question de la nécessaire réconciliation de la télévision nationale avec les téléspectateurs. « Les sondages ont montré que le meilleur taux d'audimat revient au journal de 20h de la chaîne nationale qui est libre de sa ligne éditoriale. Je le dis et j'y insiste et ceux qui en doutent peuvent m'accompagner pour voir de près ce qui se passe dans la rédaction du journal qui a son comité de rédaction. Par ailleurs, je ne reçois de directives de personne. Le jour où j'en recevrais je quitterais illico presto ce poste. » souligne Mokhtar Rassaâ qui insiste sur le fait que l'ERTT va travailler avec les moyens du bord existant quant aux compétences. Et toujours selon lui, l'ERTT ne sollicitera pas a priori les sociétés audio-visuelles dont le nombre frôle les 400. Une femme voilée sur canal 7 ? D'autres interrogations étaient également les axes forts de cette conférence comme celle posée par une journaliste voilée qui a demandé à notre conférencier si les femmes voilées auront leur droit de cité sur nos chaînes de Tv. « Est-ce qu'on verra un jour une journaliste ou une animatrice portant le hijab sur nos écrans de télévision ? Je peux vous dire que le caméraman me zappe pour que mon portrait ne paraisse pas dans le cadrage » dit-elle. La réponse de M. Rassaâ était brouillée « On en discutera dans le cadre du comité des programmes qu'on créera.» Dans la foulée le PDG a parlé d'un comité représentatif des différents partis politiques, de la société civile, des journalistes et des citoyens également. Au niveau de la grille, le programme s'annonce assez riche et varié. A commencer par les émissions « Le dictionnaire politique » ou encore « le podium politique » qui plancheront différemment sur la question politique, puisque c'est le débat qui prévaut actuellement. La deuxième chaîne nationale sera essentiellement orientée vers les jeunes et vers les régions qui étaient à l'écart du temps de l'ancien régime. « L'habillage de la TV subira également des changements. » conclut M. Rassaâ. Une chose est sûre, par ailleurs, les grands changements ne se feront pas sous peu. En quittant la salle de la conférence, on nous confie des documents comportant les doléances des employés syndicalistes qui demandent entre autres « d'ouvrir une enquête sur les problèmes de corruption et de malversation au sein de l'ERTT. » L'établissement de la télévision tunisienne qui se trouve actuellement déficitaire, selon les dires de M. Rassaâ, à raison de 36 millions de dinars depuis 2007 à nos jours. L'image, qui pour l'instant se trouve brouillée, prendra du temps pour se clarifier. On reste branché.