Depuis la révolution du 14 janvier et les mouvements sociaux et syndicaux qui s'en sont suivis, des inquiétudes ont fait leur place dans les esprits des chefs d'entreprise tunisiens mais aussi dans ceux des investisseurs étrangers établis chez nous. Ces derniers, se retrouvant face à des situations parfois inextricables, commencent à regarder d'un autre œil le site Tunisie qu'ils croyaient si avantageux. D'un autre côté, la Tunisie souffre d'une certaine désinformation et est présentée par certains médias comme étant un pays à fuir. Tous ces facteurs ont motivé la visite d'une délégation du Medef ( Mouvement des entreprises de France) en vue d'établir un état des lieux à communiquer aux entreprises françaises et aux investisseurs potentiels. Cette délégation présidée par M.Michel Guilbaud, directeur général du Medef, a rencontré, récemment, à Tunis des chefs d'entreprise tunisiens, le but étant de collecter les impressions des professionnels tunisiens sur la situation actuelle de l'économie tunisienne et leurs attentes vis-à-vis de la coopération française. Ont pris part à la rencontre M.Hamadi Ben Sedrine, président de l'Utica, Tarek Cherif et Eric Hayat, présidents du conseil des chefs d'entreprise France-Tunisie créé par le Medef et l'Utica. M. Tarek Cherif a rappelé, à l'occasion, les excellentes relations qu'entretient l'Utica avec le Medef. De son côté, M. Hayat a relevé que le but principal de cette visite était de pouvoir communiquer aux entreprises françaises autant celles établies en Tunisie que celles en France les témoignages collectés sur le terrain concernant la situation économique et sécuritaire de la Tunisie post-révolution. Il a souligné, en outre, que lors des entretiens conduits avec les responsables tunisiens, l'accent a été mis sur l'importance de l'entreprise en tant qu'acteur économique de choix dont il faut préserver la compétitivité. M. Hayat relève, par ailleurs, que cette rencontre vise à identifier un terrain de coopération entre les deux parties précisant que la délégation veillera à communiquer le sentiment qu'elle a eu à l'occasion de sa visite, à savoir celui qu'il n'y a plus d'inquiétudes à se faire. Un représentant de la Chambre tuniso-française de commerce et d'industrie (CTFCI) a proposé qu'une grande réunion sur la Tunisie soit organisée à Paris, et qui regroupera tous les intervenants, notamment Ubifrance, le Medef et la Chambre de commerce de Paris. De leur côté, les professionnels tunisiens ont attiré l'attention sur l'utilité de faire valoir le capital sympathie dont jouit la Tunisie depuis la révolution du 14 janvier auprès des hommes d'affaires français afin d'attirer davantage d'IDE. On a, également, relevé que la Tunisie, désormais débarrassée des faiblesses dont elle souffrait au niveau du respect des droits de l'homme et de la gouvernance, verra son climat des affaires s'améliorer et son potentiel attractivité augmenter. Un autre intervenant a relevé que la priorité consiste, aujourd'hui, à rétablir le climat de confiance entre les investisseurs français et la Tunisie afin de préserver les projets et les emplois créés. Les participants se sont, pour la plupart, dit confiants en l'avenir de l'économie tunisienne, assurant qu'elle va vite rebondir grâce à un climat des affaires transparent. S'agissant des priorités de la période future, les intervenants ont, notamment, cité l'emploi des jeunes et le développement des régions intérieures.