"La date du 24 juillet pour l'élection de l'Assemblée constituante en Tunisie est un peu ambitieuse, mais réaliste" a estimé, hier, le président du Parlement européen (PE), Jerzy Buzek, lors d'une conférence de presse à Tunis. "La voie de la démocratie est longue et ça ne vaut pas la peine d'attendre plus longuement", a déclaré M. Buzek, ancien leader du mouvement polonais Solidarité. L'Europe est disposée à apporter "toute l'expertise dont elle dispose en matière d'organisation d'élections", a-t-il assuré. Cette offre devrait être formulée "à la demande des Tunisiens" sur la base "d'un nouveau partenariat plus orienté vers les valeurs et les principes", a encore souligné le président du Parlement Européen indiquant qu'il est important d'emprunter "la voie de la transparence et de l'ouverture". L'Europe est aussi prête à offrir son aide à l'économie tunisienne à travers "des projets concrets" qui seront identifiés "d'ici quelques mois", en concertation avec les responsables tunisiens, assurant son engagement "à apporter son soutien pour faciliter la mise en œuvre de ces initiatives". M. Buzek a qualifié "d'instructifs" les entretiens qu'il a eus avec de hauts responsables du gouvernement de transition et le président de l'instance supérieure pour la réalisation des objectifs de la révolution, exprimant sa joie d'avoir rencontré un groupe de jeunes et d'étudiants ainsi que des représentants de la société civile, hier après-midi, lors d'un séminaire sur la transition démocratique en Tunisie. Il a précisé que des rencontres sont également prévues, ce soir, avec les dirigeants du Parti démocrate progressiste, d'Ennahdha et du Forum démocratique pour le travail et les libertés. Saluant la révolution du peuple tunisien, le président du PE a indiqué : "Nous passons par des moments historiques et le vent du changement souffle dans tout le monde arabe. Aucun dictateur ne pourra y résister". En ce qui concerne l'éventualité d'"une frappe aérienne contre la Libye", M. Buzek a indiqué qu'il ne pouvait donner "une déclaration claire" à ce sujet, dans la mesure où "la situation risque d'évoluer très rapidement d'une minute à l'autre". Le Conseil de sécurité, a-t-il dit, doit nécessairement faire quelque chose pour arrêter "immédiatement" les exactions de Kaddafi contre sa propre population. L'imposition d'une zone d'exclusion aérienne sur la Libye est "un pas positif", exprimant le vœu de voir cette résolution mise en œuvre rapidement. "Le cessez-le-feu annoncé, vendredi, par Kaddafi est une première étape, mais ne peut qu'être le début d'une transition. Le régime de Kaddafi a perdu toute légitimité et il doit s'en aller", a-t-il ajouté.