La réforme constitutionnelle proposée par le pouvoir militaire égyptien en vue d'organiser rapidement des élections présidentielle et législatives libres et pluralistes a été approuvée hier à une majorité de 77% des votants. Mais le taux de participation au référendum n'a atteint que 41,2% des 45 millions d'électeurs inscrits, reflétant la crainte de nombre d'Egyptiens que seuls l'ex-parti au pouvoir, le Parti national démocrate (PND) et les Frères musulmans, principal mouvement d'opposition structuré, ne profitent d'élections précipitées. Durant ses trente ans de pouvoir, l'ancien président Hosni Moubarak avait fait le vide politique autour de lui et les groupes d'opposition laïques à l'origine de la révolution qui l'a chassé le 11 février estiment qu'il leur faudra du temps pour s'organiser et se mettre en ordre de bataille. Parmi les réformes approuvées sur proposition d'une commission de juristes nommés par le Conseil suprême des forces armées (Csfa) qui assume le pouvoir depuis le départ de Moubarak figure la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels de quatre ans.