LE CAIRE (TAP) - Le Conseil des ministres égyptiens a décidé, mardi soir, d'amender la loi électorale en réponse aux réclamations de nombreuses formations politiques qui craignent un retour en force des anciens membres du Parti national démocrate (PND dissous) lors des prochaines législatives, prévues le 28 novembre. Ces amendements concernent notamment l'article 5 de la nouvelle loi, approuvée la semaine dernière par le Conseil suprême des forces armées (CSFA), aux commandes du pays depuis la chute du régime de Hosni Moubarak le 11 février dernier. Il a également décidé d'activer la loi sur la trahison visant à lutter contre la corruption politique, qui a suscité un grand débat politico-juridique parmi les militants des droits de l'homme et les juristes. Ces décisions ont été prises en réponse à une manifestation organisée vendredi dernier à la célèbre place Tahrir au Caire par la Coalition démocratique pour demander une transition rapide vers un pouvoir civil, l'abolition de la loi d'urgence, étendue après les évènements de l'ambassade israélienne au Caire début septembre, ainsi que l'amendement de l'article 5 de loi électorale. Au lendemain de la publication d'un décret fixant le calendrier des élections législatives et présidentielle, un certain nombre de partis politiques, dont les Frères musulmans, ont menacé de boycotter ces échéances, si " la loi électorale ne serait pas révisée". L'article cinq de ce décret, promulgué par l'armée la semaine dernière, stipule que seuls les indépendants pourront se présenter au tiers des sièges qui seront élus selon le mode uninominal et qu'une fois élus les députés indépendants ne pourront pas se joindre au bloc parlementaire d'un quelconque parti sinon ils perdront leurs sièges. Toutefois, la coalition s'est dite également "étonnée" par la positon du CSFA qui a "refusé la demande des forces politique d'élire tous les membres du Parlement selon le mode de listes proportionnelles fermées". L'armée avait annoncé, début de la semaine, que les premières élections législatives depuis la chute du régime Moubarak se tiendraient à partir du 28 novembre, marquant le début d'un processus électoral de quatre mois au terme duquel l'armée a promis le retour à un pouvoir civil, avec une élection présidentielle fin 2012 ou début 2013. Le CSFA, qui avait fixé un calendrier pour le transfert du pouvoir aux civils, s'est engagé aussi de ne pas prolonger la période de transition dans le pays. Il a exprimé la détermination à respecter une "feuille de route claire et fixe pour transférer le pouvoir après l'élection d'un président de la République". La prochaine assemblée du peuple prendra ses fonctions pendant la deuxième moitié du janvier 2012, après l'annonce des résultats des élections, a-t-il ajouté, faisant état de la mise en place d'un plan pour assurer la sécurité du processus électoral.