Si l'on s'en tient à l'agenda proposé d'ici l'élection de la Constituante, la loi électorale devrait être promulguée au plus tard dans une semaine. Or, jusqu'à aujourd'hui, le projet préparé par la commission relevant de l'Instance supérieure de la protection de la révolution n'a pas encore été examiné par son conseil dont les membres focalisent beaucoup plus sur sa composition que sur les questions de fond, pourtant déterminantes pour le processus en cours. Certains d'entre eux sont, malheureusement, encore confinés dans la logique de la contestation et de la surenchère, et en dépit de la note d'optimisme affichée par M.Iadh Ben Achour, le président de ladite Instance, la sortie de l'auberge ne serait pas pour bientôt. Le conseil, faut-il le rappeler, a une vocation purement consultative et n'a pas l'autorité d'une assemblée législative. Ses avis n'ont pas un caractère contraignant et il n'est pas mandaté pour légiférer. Face à cette situation de blocage, des voix commencent à s'élever appelant à la suspension de ce conseil de la discorde et à laisser la commission ad hoc faire son travail et soumettre au gouvernement le projet pour examen et adoption. Il est évident que le mode de scrutin qui sera retenu, devra tenir compte des revendications populaires pour une représentation équitable au sein de la Constituante qui fera place aux régions et aux jeunes. La tâche n'est pas, à vrai dire, simple eu égard à cette confusion qui caractérise le débat sur le projet du Code électoral et aux tiraillements entre les différents partenaires et, notamment, les partis politiques. Le processus est enclenché depuis le 14 janvier et il doit devenir irréversible pour éviter toute tentation de retour en arrière. L'apprentissage de la démocratie n'est, certes, pas chose aisée mais l'ensemble des parties prenantes sont appelées à jouer le jeu pour assurer une transition pacifique. B.O.