La rencontre entre le Premier ministre intérimaire, M.Béji Caïd Essebsi, et les membres de l'Instance supérieure pour la réalisation des objectifs de la révolution, la réforme politique et la transition démocratique, semble avoir eu l'effet escompté, à la faveur d'un débat franc et direct qui a permis, d'après des sources concordantes, de décrisper l'atmosphère, d'apaiser les tensions et d'élucider plusieurs zones d'ombre. Le Premier ministre n'a pas manqué d'apporter les éclaircissements nécessaires, rétablissant, par là même, une confiance quelque peu écornée lors des derniers jours avec les membres du Conseil. Ainsi, après les querelles de clocher autour de la composition du conseil de l'Instance et le report de l'échéance électorale dont le maintien à la date du 24 juillet prochain a été confirmé par le Premier ministre, les esprits se sont calmés, et on va passer aux choses sérieuses. D'abord, l'approbation, aujourd'hui, du projet de décret-loi portant création de la commission supérieure indépendante des élections, revu et modifié par le comité ad hoc, à la lumière des propositions qui ont été avancées au cours de la réunion de lundi. Sa composition sera élargie à 15 membres pour permettre à d'autres composantes de la société civile, comme le Syndicat national des journalistes, d'y être représentées. Pour ce qui est du projet de la loi électorale dont l'examen se poursuivra jusqu'à demain, il sera, en principe, adopté puisqu'une solution semble avoir été trouvée pour dépasser les blocages et départager les différents protagonistes, c'est-à-dire, d'une part, les adeptes du scrutin uninominal à deux tours et ceux du scrutin majoritaire de liste, de l'autre. Comme nous le disions hier, on s'achemine vers un système électoral mixte qui est une combinaison du scrutin majoritaire et du scrutin proportionnel visant à cumuler les avantages des deux modes et à en limiter les inconvénients. Il a été expérimenté dans plusieurs pays comme l'Allemagne et la France pour les cantonales. Sa complexité, d'après les spécialistes, réside essentiellement dans le décompte des voix et leur partage entre les candidats, ce qui est une affaire de techniciens. Une vaste campagne de sensibilisation et de vulgarisation du mode de scrutin mais aussi des différentes étapes de l'opération électorale est d'ores et déjà prévue. Elle incombera à la Commission supérieure indépendante des élections dont le décret-loi sera promulgué juste après son adoption par le conseil de l'Instance.