Le climat des affaires en France s'est encore amélioré en mars, dans l'industrie comme dans les autres secteurs, soutenu par des carnets de commandes bien garnis, et les prochains mois s'annoncent bien, montrent plusieurs enquêtes publiées hier. Dans le secteur industriel, notamment, les chefs d'entreprise ont retrouvé un niveau de confiance sans précédent depuis le début 2008, avant le début de la contraction économique qui devait mener à la récession. L'indicateur synthétique du climat des affaires dans le secteur manufacturier a ainsi progressé de trois points par rapport à février, à 109, un niveau équivalent à celui de mars 2008. Et il faut remonter à décembre 2007, la fin de la période d'expansion marquée de l'économie française, pour retrouver un niveau plus élevé encore. Ce baromètre avait chuté à 70 en mars 2009. Vingt-deux économistes interrogés par Reuters anticipaient en moyenne un chiffre stable à 106 en mars. "Les carnets de commandes, globaux comme étrangers, se regarnissent", précise l'Insee dans un communiqué. L'activité des industriels au cours des prochains mois devrait donc rester dynamique, poursuit l'institut: "Les perspectives personnelles de production, de nouveau en hausse, indiquent une croissance de la production supérieure à sa moyenne de longue période." L'indicateur du climat des affaires dans son ensemble, en incluant les services, le bâtiment, le commerce de gros et le commerce de détail, est lui aussi en hausse, d'un point, à 108. Dans l'industrie, l'amélioration de mars confirme le bon démarrage observé depuis le début de cette année: la production industrielle a augmenté de 1,0% en janvier, soit deux fois plus qu'attendu. Le ministre de l'Industrie, Eric Besson, s'est félicité dans un communiqué des chiffres publiés par l'Insee, déclarant que "les indices d'une accélération de l'activité industrielle en France se multiplient". Hausse de l'activité et de l'emploi en vue pour les PME Pour Joost Beaumont, économiste d'ABN Amro, "l'enquête suggère que la situation du secteur manufacturier devrait rester favorable à court terme, ce qui est de bon augure pour la croissance du PIB au premier trimestre". "Nous nous attendons cependant à ce que la croissance du secteur se stabilise à des niveaux plus modérés d'ici la fin de l'année, le resserrement des politiques nationales et extérieures allant probablement se faire de plus en plus sentir." La tendance favorable ne doit en outre pas faire oublier que la production industrielle française reste inférieure de 11% environ à son niveau d'avant-crise. Un autre baromètre est venu confirmer jeudi l'orientation favorable de la conjoncture: les premiers résultats de l'enquête mensuelle de Markit auprès des directeur d'achat du secteur privé traduisent en effet une nouvelle accélération de la croissance. L'indice PMI manufacturier, à 56,6 en estimation "flash", ressort ainsi au plus haut depuis août dernier et celui des services, à 60,7, affiche son meilleur niveau depuis juillet. L'enquête, explique Jack Kennedy, économiste de Markit, montre aussi une légère amélioration sur le front de l'emploi ces dernières semaines. Mais la croissance des effectifs est "un peu décevante" à l'aune de la vigueur de la reprise, ajoute-t-il. De son côté, l'enquête mensuelle OpinionWay/Banque Palatine auprès des PME et ETI (entreprises de taille intermédiaire) françaises montre que ces sociétés anticipent en moyenne une croissance de 3,5% de leur chiffre d'affaires sur les six prochains mois.