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3 questions à - Le Pr Haykel Ben Mahfoudh (universitaire) : Le scrutin uninominal garantit un lien direct entre l'électeur et le candidat Transition Démocratique
1) Que pensez-vous des deux modes de scrutin proposés par l'Instance supérieure de la réforme politique‑? Je crois qu'entre les deux modes de scrutin sur listes et le mode de scrutin uninominal, il y a plutôt une orientation vers le second mode parce que même dans la conception de l'Instance, ils ont retenu des listes restreintes où le nombre des candidats est réduit. Le scrutin uninominal s'impose parce que l'électeur n'a pas une connaissance très poussée des nouveaux partis politiques, élément à la base de la confiance des électeurs qui fait actuellement défaut. Il y a une crise de confiance à l'égard de la politique et des politiciens. Les gens penchent plutôt vers ceux qu'ils connaissent et qu'ils admirent soit pour leurs qualités personnelles, professionnelles ou pour leur rayonnement et leur mérite personnel. 2) D'après vous, quel mode conviendrait le mieux pour l'élection de la prochaine Constituante‑? Le mode le plus indiqué semble être l'uninominal parce qu'il garantit un lien direct entre l'électeur et le candidat. Ainsi l'élection voit-il choisir le candidat qui traduit au mieux ses idées, sa conception, ses attentes et ses aspirations au plan politique, culturel et idéologique. Ce mode m'apparaît comme le plus indiqué à choisir à condition que les aspects relatifs au financement de la campagne électorale ainsi que des règles de conduite de cette même campagne soient soumises à des conditions strictes qui garantissent la transparence et l'authenticité de l'opération électorale. 3) Que pensez-vous de la prolifération des partis politiques‑? Quelles seraient les forces qui pourraient animer la vie politique nationale et agir en vue d'éviter les dérapages‑? C'est un phénomène tout à fait naturel après un demi-siècle d'autarcie politique. Il ne faut ni s'étonner ni s'affoler, l'un des avantages de la démocratie c'est qu'elle a ses mécanismes d'autorégulation qui vont faire en sorte que certains partis politiques qui ont des assises idéologiques, culturelles et sociales vont se développer et jouer un rôle dans l'animation de la vie politique. D'autres qui n'ont pas cette solidité vont soit rallier d'autres formations, soit s'armer de patience le temps de s'ancrer et se créer une place sur le plan national. Les restants disparaîtront du fait de leur caractère occasionnel et c'est un argument de plus pour que l'on ne choisisse pas le scrutin de liste et que l'on se dirige vers les élections de la Constituante sur la base du scrutin uninominal.
