Que pensez-vous des deux modes de scrutin proposés par l'Instance supérieure ? J'opte, plutôt, pour le scrutin de liste à la proportionnelle. C'est un mode simple et à la portée des électeurs dans la mesure où ils auront à choisir une liste portant une couleur d'un parti politique déterminé ou d'une coalition de partis qui ont les mêmes orientations et choix politiques et qui décident d'affronter ensemble les élections de la Constituante, sur une même liste. Le processus démocratique étant à ses premiers pas, il ne faudrait pas surtout personnaliser les choix politiques, dans la mesure où le scrutin uninominal risque de perturber la démarche démocratique elle-même. Je pense que le système de la liste proportionnelle ouvre la porte à tous les partis politiques sur tous ceux qui viennent d'être créés pour accéder à la future chambre constituante. D'après vous quel mode conviendrait le mieux pour l'élection de la prochaine Constituante ? Contrairement à ceux qui soutiennent qu'il faut créer des relations particulières voire personnelles entre le candidat et l'électeur et à ceux qui penchent pour le mélange des systèmes avec les listes bloquées et la garantie presqu'arithmétique pour les partis politiques d'être présents au sein de la future Assemblée constituante, je demeure convaincu que le scrutin de liste à la proportionnelle est de nature à simplifier les choses, à rationaliser les dépenses et à réunir les meilleures conditions pour que l'opération électorale se déroule dans la transparence, la clarté et le respect total des règles du jeu démocratique. Notre jeune expérience démocratique doit éviter la précipitation et les solutions adoptées à la sauvette pour démarrer sur des bases solides et durables. Que pensez-vous de la prolifération des partis politiques et quelles seraient les forces qui pourraient animer la vie politique nationale de manière à éviter les dérapages ? C'est un défoulement politique après une période de d'autarcie de 23 ans et je considère que c'est un bon signe de dynamisme de la société tunisienne à condition que cette nouvelle situation soit créative et contribue à atteindre les objectifs de la révolution dont en premier lieu la démocratie et la consécration de la liberté de l'opinion. A mon avis, les Tunisiens sauront choisir ceux qui répondront le mieux à leurs attentes dont les programmes politiques, économiques et sociaux traduiront les ambitions. Je suis persuadé que les partis qui ne concrétiseront pas leurs promesses électorales seront désavoués par les citoyens et perdront toute crédibilité ou audience auprès des électeurs. Ainsi, ils seront obligés de disparaître de la scène politique nationale pour manquement à leurs engagements.