RAMALLAH (Reuters) —En visite en Cisjordanie, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a exhorté hier Israéliens et Palestiniens à relancer les discussions de paix alors que s'intensifient les efforts de la diplomatie internationale pour une reprise du dialogue. Au lendemain de la réunion du Quartette des médiateurs internationaux à Moscou, qui a condamné les projets de construction de nouveaux logements pour les colons juifs, Ban Ki-moon a de nouveau appelé Israël à interrompre ses activités de colonisation en Cisjordanie et à Al Qods-Est. «Il faut que les négociations redémarrent», a déclaré Ban Ki-moon après avoir rencontré le Premier ministre palestinien, Salam Fayyad, à Ramallah. «Nous pouvons et nous devons trouver un moyen pour que Al Qods émerge dans les négociations comme la capitale des deux Etats avec des arrangements sur les lieux saints acceptables pour tous», a-t-il ajouté. La communauté internationale multiplie les efforts dans l'espoir de relancer le processus de paix au Proche-Orient mis à mal par l'annonce la semaine dernière de la mise en chantier prochaine de 1.600 logements pour des colons de Ramat Shlomo, près d'Al Qods. Ban Ki-moon à Gaza Ce projet, annoncé en pleine visite du vice-président américain Joe Biden à Al Qods, avait été jugé insultant par la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton et avait provoqué un report d'une nouvelle mission de son émissaire George Mitchell pour favoriser des pourparlers indirects entre les deux parties. Ce dernier est désormais attendu aujourd'hui dans la région. Le Britannique Tony Blair, qui représente le Quartette des médiateurs internationaux (Onu, Union européenne, Etats-Unis et Russie), doit également y effectuer une visite dans les prochains jours. Sous la pression de la communauté internationale, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a proposé «des mesures de rétablissement de la confiance mutuelle» que Clinton a jugées «utiles et productives», sans en dévoiler la nature. Ban Ki-moon doit lui-même rencontrer aujourd'hui des dirigeants israéliens. Il a aussi annoncé sa volonté de se rendre dans la bande de Gaza — soumise à un blocus d'Israël —, où la détérioration des conditions humanitaires suscite l'inquiétude du Quartette. «J'irai à Gaza demain pour exprimer ma solidarité au peuple palestinien qui est dans une situation désespérée et pour rappeler les besoins d'aide», a-t-il dit. La reprise du dialogue entre Israéliens et Palestiniens, au point mort depuis l'offensive israélienne dans la bande de Gaza de décembre 2008-janvier 2009, est également menacée par une poussée de violence dans le territoire côtier. L'aviation israélienne y a mené une série de raids vendredi au lendemain d'un tir de roquette qui a coûté la vie à un ouvrier thaïlandais dans un kibboutz israélien.