BAGDAD (Reuters) — La liste laïque d'Iyad Allaoui est repassée hier devant celle du Premier ministre chiite Nouri Al Maliki alors que s'affinent les résultats des élections législatives du 7 mars, qui illustrent les divisions ethniques et religieuses menaçant la stabilité du pays. Les derniers résultats de la commission électorale irakienne, après dépouillement de 93% des bulletins, donnent une avance de 8.000 voix à l'alliance laïque Irakia d'Allaoui sur l'Etat de droit (EDD) d'Al Maliki. Irakia, front laïque et multiconfessionnel, s'est attiré un large soutien de la minorité sunnite désireuse de retrouver l'influence dont elle jouissait sous Saddam Hussein, renversé en 2003. Quelle que soit l'issue finale du scrutin, Allaoui et Al Maliki devront engager des pourparlers qui s'annoncent longs et difficiles pour tenter de former une coalition capable de former un gouvernement. Le caractère très serré du vote rappelle la situation précaire en Irak sept ans après l'invasion américaine qui a plongé le pays dans un conflit civil. Des centaines de milliers de civils irakiens sont morts depuis 2003 et plus de 4.000 soldats étrangers ont trouvé la mort. Allaoui ouvert à des alliances Selon les derniers résultats, la liste d'Al Maliki dispose désormais d'une avance proche de 6% sur celle d'Allaoui à Bagdad mais elle ne bénéficie d'aucun soutien dans les provinces à majorité sunnite. Les partisans d'Al Maliki et d'Allaoui, qui jugent difficile la formation d'une coalition entre les deux hommes, prédisent que leur candidat obtiendra plus de 90 sièges au Parlement irakien, qui compte 325 membres. Derrière les deux principaux blocs viennent l'Alliance nationale irakienne (ANI) et les formations kurdes, qui dominent dans le nord du pays. Dans un entretien, Iyad Allaoui, qui fut Premier ministre en 2004 et 2005, s'est dit ouvert à des alliances, y compris avec Al Maliki, à condition que ce dernier se démarque de tout sectarisme et approuve la réconciliation entre communautés. Les résultats officiels complets du scrutin, qui s'est déroulé dans des conditions honnêtes selon les Nations unies, devraient encore prendre plusieurs semaines. L'issue du scrutin au niveau national reste incertaine car la commission doit encore procéder au dépouillement des bulletins des Irakiens de l'étranger et de ceux des militaires, des policiers, des détenus, ainsi que des patients et du personnel des hôpitaux.