Année millésimée pour l'Italie qui célèbre en grande pompe et à grands frais le 150°anniversaire de l'Unité Italienne. Des manifestations de grande ampleur se déroulent dans les capitales européennes ; partout, il y en aura que pour ce thème riche qui a révolutionné la face de l'Europe. Mais pas qu'en Europe, le Sud de la Méditerranée a sa part dans cette histoire. Garibaldi, "l'épée de la révolution", ne s'est-il pas embarqué et réfugié à Tunis pour y résider? Outre une exposition sur les costumes de scène, l'Institut culturel italien a organisé, vendredi 8 avril à l'Acropolium de Carthage, une soirée-hommage à la gloire de la musique du Risorgimento: Guiseppe Verdi. Exaltant! Le public, friand de ce type de musique est venu en très grand nombre découvrir les voix du Théâtre de l'Opéra de Rome, invitées à célébrer le 150e anniversaire de l'Unité italienne à l'Acropolium qui a vécu l'une de ses belles soirées musicales. Au diapason des événements tunisiens, Luigi Merola, directeur de l'Institut culturel, a salué la révolution tunisienne, «au moment où notre pays, dans son ensemble, célèbre le 150e anniversaire de l'Unité italienne, l'Institut culturel italien a tenu à faire participer les Tunisiens à cet événement majeur», a-t-il déclaré. Musique ! Verdi évidemment Le programme "Romanze del Risorgimento Italiano" est, dans sa grande partie, consacré au grand Guiseppe Verdi, gloire de la musique du Risorgimento, Verdi dans ses œuvres archi-connues : "le Rigoletto", principalement, "Don Carlo", "la Traviata", "Falstaff" et un morceau de Rossini "l'Italienne à Alger", des courts morceaux de Ruggero Leoncavallo, une piécette de Italo Montemezzi… De la musique en temps de drames d'amour et de révolution. L'Acropolium de Carthage a abrité ce spectacle, animé par quatre grosses pointures de l'Opéra de Rome: Stefania Rosai (soprano) Silvia Pasini (mezzo-soprano), Giordano Massaro (ténor) et Massimo Mondelle (baryton), accompagnés au piano par Sergio La stella. "Le Rigoletto", créé en 1851, chargé d'énergie et riche en situations, en tensions sociales, en drames et en vengeance, incarne le peuple dans sa lutte contre le pouvoir (l'empire austro-hongrois à l'époque). Le bouffon Rigoletto, impétueux, frondeur et irrévérencieux, a été chanté et joué par le ténor Massaro. Trois passages ont été exécutés, dont le fameux et fort populaire «la donna mobile», vigoureux, puissant et rythmé en même temps, a été repris en duo avec la soprano Stefania Rosai et encore à quatre voix, ce qui n'était pas pour déplaire au public qui ovationnait à tout rompre. Rappelons au passage, qu'à la fin de sa vie, Verdi avait déclaré que le "Rigoletto" était sa meilleure composition. Le chef d'orchestre, répétiteur et pianiste Sergio de La Stella qui s'est produit en 1993 à Hammamet, avec six musiciens et qui a joué notamment "Aïda" de Verdi à Carthage, nous apprend que Le Théâtre de l'Opera de Roma, composé de plus d'une centaine d'artistes, s'adapte aux situations, comme ce fut le cas en décembre dernier, quand il a joué avec Giordano Massaro devant des milliers de spectateurs à la Piazza d'Espagna (Rome). Mais comment a-t-il trouvé le public de l'Acropolium où il se produisait pour la 1ère fois ? «Attentif et chaleureux. Il remplit le grand vide qui disperse les sons ressentis en répétition», a-t-il répondu. De Rossini, on a suivi un court passage de "l'Italienne à Alger", exécuté par le baryton et la soprano en haute forme, dans un échange volubile et sympathique entre les deux chanteurs. Une surprise attendait le public : des étudiants de l'Institut supérieur de musique dont la fameuse soprano italienne a exécuté l'hymne national tunisien (Houmat el hima) arrangé d'une façon originale qui a fasciné le public, forcément debout.