M. Abdessalem Mansour, ministre de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, a déclaré que la Tunisie a adopté une nouvelle approche en matière de gestion des ressources hydriques. Celle-ci sera axée sur l'économie d'eau, la valorisation des ressources non conventionnelles (eaux usées traitées, dessalement de l'eau) et la protection des ressources hydriques contre la pollution. Le ministre, qui présidait, hier, à Tunis, une conférence sur l'eau organisée à l'occasion de la Journée nationale de l'économie d'eau, a ajouté que la nouvelle stratégie sera axée essentiellement sur la gestion de la demande à travers la rationalisation de la consommation d'eau, la promotion de la gestion participative au niveau des associations à intérêt collectif, le développement des ressources humaines, la dynamisation de la recherche scientifique et la promotion des législations. Il a rappelé que la Tunisie figure parmi les pays qui souffrent de la rareté des ressources hydriques en raison de son climat aride et semi-aride. Ainsi, a-t-il dit, la part du Tunisien ne dépasse guère les 480 m3 par an contre une norme internationale de 500 m3. Il a ajouté que les resssources hydriques en Tunisie sont confrontées à plusieurs défis dont la succession des périodes de sécheresse, l'envasement des barrages et l'exploitation excessive des nappes phréatiques, autant de facteurs qui ont conduit à la dégradation de la qualité de l'eau au double niveau qualitatif et quantitatif. Cette dégradation est perceptible à travers l'augmentation de la salinité et la pollution des plans d'eau par les rejets industriels. Tendance vers l'irrigation économique Il a annoncé qu'un programme spécial sera mis au point pour rationaliser la consommation d'eau dans l'agriculture, secteur qui consomme à lui seul 80% des ressources disponibles. Ce programme repose, pour l'essentiel, sur l'amélioration des techniques d'irrigation au niveau des exploitations et des périmètres publics irrigués. Le ministre a évoqué la tendance des agriculteurs à doter leurs exploitations d'équipements d'irrigation économique, relevant que la superficie irriguée est estimée actuellement à 345.000 ha, soit 85% de la superficie globale irrigable (405.000 ha). Il a relevé que le programme national d'économie d'eau d'irrigation a enregistré des résultats positifs dont l'accroissement du rendement des exploitations irriguées (+25%), l'amélioration de la qualité des produits agricoles et la densification agricole dans les zones irriguées (+106%). Il est prévu d'utiliser de nouvelles techniques d'économie d'irrigation dont celle du goutte-à-goutte sur une superficie de 200.000 ha contre 120.000 actuellement. Le ministre a passé en revue les principaux programmes initiés par l'Etat en vue de rationaliser la consommation d'eau dans tous les secteurs, notamment la stratégie engagée depuis 1992. Au programme de cette manifestaiton figurent cinq communications : «L'eau potable en milieu rural», «L'approche stratégique en matière d'irrigation économique», «L'amélioration de la qualité de l'eau dans le Sud tunisien», «Le rôle des eaux du Nord dans le développement», «La politique et les résultats de la rationalisation de la consommation d'eau potable».