• La deuxième stratégie de mobilisation de l'eau (2001-2011) vise à garantir un équilibre durable entre l'offre et les besoins et les ressources en eau • La superficie totale équipée en moyens d'économie d'eau d'irrigation a atteint près de 340.000 ha, soit 83% de la superficie totale irrigable qui est de 405.000 ha. La politique de mobilisation de l'eau a permis, à la faveur de stratégies décennales mises en œuvre, de valoriser les eaux pluviales pour approvisionner les différents secteurs. Il n'a jamais été question de rationnement, même pendant les périodes de sécheresse qu'a connues le pays. Un effort est également engagé en matière de dessalement de l'eau saumâtre et de l'épuration des eaux usées en vue de renforcer l'offre et de pouvoir satisfaire à une demande en constante augmentation vu la croissance démographique mais aussi le développement du tissu industriel et touristique et l'extension des périmètres agricoles. Cette politique réussie repose essentiellement sur les stratégies décennales de mobilisation des ressources en eau. La première, étalée de 1991 à 2000, a permis la réalisation de 21 barrages mobilisant 740 millions de m3 par an, ainsi que 203 barrages et 1.000 lacs collinaires permettant de mobiliser 160 millions de m3 par an. A l'actif de cette première stratégie, également, 450 forages profonds et 1.110 forages d'exploitation et de remplacement pour mobiliser 170 millions de m3. Techniques d'économie d'eau La deuxième stratégie (2001-2011) vise à garantir un équilibre durable entre l'offre et les besoins et les ressources en eau. Il s'agit d'atteindre un taux de mobilisation de 90%, moyennant la construction de 11 grands barrages d'une capacité de stockage de 350 millions de m3 ainsi que de 50 barrages collinaires, pour mobiliser 30 millions de m3 par an. Le programme présidentiel de 2004 à 2009 a comporté la mise en œuvre d'un programme national de dessalement des eaux en recourant à des techniques de pointe. Il s'agit aussi d'accroître le taux de desserte en eau potable dans les zones rurales. Le même programme présidentiel a prévu une généralisation des techniques d'économie d'eau pour tous les secteurs. Ces réalisations ont permis de mobiliser 4,1 milliards de m3, soit un taux de 88% aujourd'hui, contre 57% en 1990. Le manque de pluviométrie est, cependant, ressenti à certaines périodes de l'année. A titre d'exemple, durant les mois de novembre et décembre 2009, les services météorologiques ont enregistré un déficit pluviométrique dans la mesure où les quantités de pluie qui ont arrosé les régions du Nord étaient au-dessous de la moyenne saisonnière. Les quantités d'eau stockées dans les grands barrages étaient de 1.474 millions de m3 au 22 janvier 2010 contre 1.233 millions de m3 à la même période de l'année précédente, ce qui représente une capacité maximale de mobilisation de l'ordre de 70%. Les apports dans ces mêmes grands barrages ont atteint à la date indiquée 359 millions de m3 contre 552 millions de m3 à la même date en 2009. C'est dire le rôle important joué par les barrages dans la retenue des eaux pluviales. Des investissements colossaux ont été alloués au lendemain de l'indépendance pour construire des barrages dans différentes régions. Depuis quelque temps, les services concernés au ministère de l'Agriculture et des Ressources ont engagé un programme d'interconnexion entre les barrages pour permettre de réguler les apports et éviter qu'un barrage ne soit plus débordé alors qu'un autre – vu le manque pluviométrique – souffre d'un large déficit. Recourir aux ressources non conventionnelles A noter que l'irrigation constitue l'un des principaux secteurs consommateurs d'eau, et ce, avec un taux de 80% de l'ensemble des utilisateurs dans les secteurs socioéconomiques. Pour exploiter les ressources disponibles de façon rationnelle, un programme national a été mis en œuvre en vue d'utiliser à bon escient l'eau dans le domaine de l'irrigation. Jusqu'au mois de décembre 2008, la superficie totale équipée en moyens d'économie d'eau d'irrigation a atteint près de 340.000 ha, soit 83% de la superficie totale irrigable qui est de 405.000 ha. Le programme national de l'économie d'eau s'articule autour de plusieurs axes dont l'amélioration de l'irrigation dans les zones irriguées équipées. Les ressources en eau demeurent malgré tout limitées. D'où la nécessité de recourir aux ressources non conventionnelles comme le dessalement de l'eau et l'épuration des eaux usées. Les superficies irriguées en eau traitée ont atteint 8.065 ha en 2008 des terres irriguées agricoles et 1.040 ha des terrains de golf en plus de 450 ha des espaces verts. Une stratégie a été mise en place en vue d'améliorer la qualité des eaux traitées. Il s'agit de créer de nouvelles stations d'épuration et d'assurer la réhabilitation et l'extension d'autres. Les eaux industrielles déversées dans le milieu réceptif seront également maîtrisées. De nouvelles zones irriguées seront aménagées à la faveur d'un programme visant la réalisation de 4.015 ha supplémentaires répartis sur 29 zones irriguées. Les eaux traitées du Grand-Tunis seront transférées à l'intérieur du pays. Il serait possible ainsi d'exploiter 132,4 millions de m3 par an des eaux traitées à l'horizon 2021. L'objectif consiste aussi à créer de nouveaux parcours de golf dans les grandes zones touristiques à Hammamet, Sousse et Djerba. Des normes intéressant les eaux traitées sont définies pour s'assurer de leur qualité. La sensibilisation et l'information des entreprises et de particuliers constituent un élément de taille dans la politique d'économie d'eau. En plus des journées d'information, un contrôle est effectué au niveau du réseau pour détecter les pertes et réparer tout défaut constaté. Tous les intervenants dans les domaines agricole, touristique, industriel et domestique ont un rôle à jouer dans l'économie d'eau en essayant de rationaliser la consommation et en évitant tout gaspillage.