• Une étude prospective portant sur la «sécu» ouvrirait la voie à des options efficientes On ne véhicule jamais assez les informations portant sur les prestations de la Caisse nationale de retraite et de prévoyance sociale (CNRPS), tellement ces dernières varient selon les contextes et les conditions des bénéficiaires. C'est pour mettre au clair les diverses prestations et établir les différences caractérisant les deux catégories en présence que la Chambre des Députés a organisé, vendredi dernier, une journée d'information et de sensibilisation axée sur ces prestations. Il faut dire que les régimes consacrés à la retraite et à la sécurité sociale, dans le cadre de la CNRPS, obéissent, en effet, à des règles spécifiques à chacune des deux catégories : les bénéficiaires relevant du secteur étatique en général, d'une part, et les membres du gouvernement, gouverneurs, P.-d.g. et parlementaires, de l'autre. Les fondements de base du système de retraite dans le secteur public ont été longuement expliqués, lors de cette journée d'information, par M. Mohamed Kraïem, responsable à la direction de l'adhésion et du suivi de la vie professionnelle. Le responsable a en effet indiqué que le système de retraite et de sécurité sociale a fait l'objet, à maintes reprises, de réformes et de révisions, le rendant, à chaque fois, plus approprié aux besoins des bénéficiaires. La réforme la plus significative consiste sans doute en la conversion du système de retraite et de sécurité sociale en un système de solidarité et de complémentarité entre les citoyens. «Depuis plusieurs années déjà, le système n'est plus fondé sur le principe d'épargne individuelle mais plutôt sur la solidarité et le partage», explique M. Kraïem. Une problématique est, aujourd'hui, patente, c'est que si, en 1990, nous avions une moyenne de 4,2 personnes qui contribuent aux retraites et aux pensions de personnes inactives, ce taux a nettement chuté pour ne compter en 2009 que 2,9 personnes. Pour remédier à l'impact de cette décroissance et combler l'écart menaçant entre le nombre des participants et l'augmentation de celui des bénéficiaires, la CNRPS procède, dès l'année 2002, à l'augmentation périodique et progressive du montant des cotisations. «Il s'agit d'une solution provisoire. Les choses prendront un tournant plus efficace suite notamment aux résultats de l'étude prospective portant sur le secteur qui a été recommandée par le Chef de l'Etat», fait remarquer le responsable. Pour sa part, M. Mustapha Kechaou, responsable à l'administration des pensions, a traité des spécificités des retraites destinées aux membres du gouvernement. En effet, la CNRPS dispose de quatre systèmes de retraite et de sécurité sociale : le système propre aux membres du gouvernement a été mis en place en 1983; celui relatif aux députés a été instauré en 1985; le système des retraites destiné aux gouverneurs a été mis en place en 1988 et celui des conseillers en 2005. Actuellement, le taux des adhérents relevant de ces systèmes particuliers est de 13,2%. Les conditions nécessaires permettant aux personnes concernées de bénéficier des retraites varient suivant les fonctions et l'ancienneté. Aussi, les gouverneurs, à titre indicatif, doivent-ils avoir passé deux ans dans cette fonction pour bénéficier d'une retraite à ce titre. Lors du débat, l'assistance s'est interrogée sur la pérennité financière de la CNRPS et sur les solutions susceptibles d'éviter d'éventuels déficits, afin que notre système de couverture sociale soit toujours tout à fait viable et parfaitement équilibré.