En considérant les descendants, les conjoints et les membres à la charge des assurés, 80% des Tunisiens profitent d'une couverture sociale. Le système de la sécurité sociale en Tunisie repose sur trois institutions, à savoir la Cnss, la Cnrps et la Cnam. Ce système poursuit un double objectif. Sur le plan social, il s'agit de fournir aux assurés un minimum de prestations médicales, de pensions de retraite et d'indemnisations en cas d'accident de travail. Sur le plan économique, l'Etat bénéficie des liquidités générées par l'excédent de trésorerie des caisses sociales. Ces fonds sont fructifiés sur le marché monétaire. Sans oublier les crédits auto, bâtiments, étudiants... Ainsi, le système s'est taillé une place de choix dans les sphères économiques et sociales. Il représente un pilier de la stabilité et de la solidarité sociale. En effet, 90% des employés bénéficient d'une couverture sociale. Mieux encore, en considérant les descendants, les conjoints et les membres à la charge des assurés, 80% des Tunisiens profitent d'une couverture sociale. En 2008, le nombre des cotisants, du secteur public et privé, avoisine 2.700.000. Contre près de 725.000 bénéficiaires de pensions. Dans une telle situation, le système joue pleinement son rôle social et économique. En effet, le système de retraite par répartition est un système de retraite où les salariés payent des cotisations qui sont réparties entre les retraités actuels. Il se base sur la solidarité intergénérationnelle. Mais les changements démographiques l'ont remis en cause suite à l'allongement de la durée de vie et de la disproportion entre actifs et retraités. Toutefois, la retraite par répartition est le système privilégié dans les économies de marché. Il est reconnu pour sa grande stabilité lors des crises financières et sa capacité de redistribution inexistante dans le système de retraite par capitalisation. Pendant les périodes de crises, l'adoption d'un régime par répartition permet de se prémunir contre les dérives financières et la volatilité des Bourses. Toutefois, ce système ne tarde pas à montrer ses limites après quelques générations, avec le changement de la structure de la pyramide des âges.