• Développement en Tunisie : une ligne de crédit de 63 millions d'euros sera lancée prochainement Les responsables tunisiens appellent les investisseurs étrangers notamment italiens à «oser» réaliser dorénavant des projets dans les régions intérieures et à être «beaucoup plus proches de la société civile et des populations». Intervenant hier, à Tunis, lors d'une rencontre organisée par la Chambre tuniso-italienne du commerce et de l'industrie (CTICI) sur le thème «Le partenariat tuniso-italien, défis actuels et solutions», les responsables des deux pays estiment que le nombre des entreprises italiennes installées en Tunisie (800 à 900 entreprises) est très modeste eu égard aux liens très étroits qu'entretiennent les deux pays. Ce nombre aurait dû s'élever à 1500 entreprises, selon M. Abderrazak Zouari, ministre du Développement régional, qui intervenait sur «un rôle beaucoup plus important des sociétés civiles dans le cadre de la coopération régionale décentralisée». Le ministre a relevé, à ce sujet, que cet objectif pourrait être atteint à la faveur de l'amélioration des pratiques des affaires, la bonne gouvernance et la transparence retrouvée après la révolution. Les promoteurs italiens gagneraient à s'intégrer davantage dans la population et la société civile lors de la création de leurs projets et à consacrer, a-t-il ajouté, des «petits budgets de 20.000 dinars par exemple» pour des projets sociaux (habitat, formation, sport) au profit des populations, notamment dans les régions défavorisées. Cet «investissement social» va encourager la population à «s'approprier» le projet et à faire en sorte qu'il soit durable et prospère, a encore fait remarquer le ministre. Deux projets présentés M. Antonello De Riu, conseiller de l'ambassade d'Italie, à Tunis, a déclaré que la Tunisie continue d'être un partenaire privilégié pour l'Italie, indiquant que les responsables italiens sont en train d'identifier, en collaboration avec les autorités tunisiennes, les secteurs prioritaires pour une éventuelle réalisation de projets dans des régions intérieures telles que Gafsa, Kasserine, Le Kef et Thala. La représentante du ministère italien des Affaires étrangères italien, Caterina Gigliuto, a affirmé, pour sa part, que le gouvernement italien est «engagé à 350 degrés pour que l'économie tunisienne soit durable et soutenue». La responsable a annoncé, dans ce contexte, que dans le cadre des aides italiennes au développement en Tunisie, une ligne de crédit de 63 millions d'euros sera lancée prochainement, relevant que les autorités italiennes se penchent également sur «une nouvelle stratégie de partenariat à moyen et long termes avec la Tunisie». Deux projets ont été présentés lors de cette rencontre. Le premier porte sur le développement régional et devrait faciliter l'accès au crédit des petites et moyennes entreprises(PME) italiennes, dans le but de constituer des entreprises mixtes en Tunisie. Le deuxième, dont l'accord de lancement sera signé les 11 et 12 mai 2011, propose, quant à lui, une collaboration sur l'immigration des jeunes diplômés tunisiens en Europe. Cette initiative de la région italienne d'Abruzzo prévoit l'accueil et la formation de jeunes diplômés tunisiens entre 18 et 30 ans dans les régions européennes. Ces jeunes devront, après un temps déterminé, retourner en Tunisie, soit pour entamer des activités d'entrepreneurs moyennant des crédits d'aide accordés par les régions européennes impliquées dans ce projet, soit pour trouver plus aisément un emploi, préférablement auprès des entreprises mixtes à capital tunisien et européen.