Celui qui assistera, à partir d'aujourd'hui, à la Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis, où sera instauré un long débat politique sur des questions d'envergure internationale, pourrait se faire des illusions que les plus grandes instances de décision diplomatique des Nations Unies dont le Conseil de sécurité et ses dérivés, se sont installés chez nous. Comme si elles sontdevenues opérationnelles sur notre territoire. Cet événement, qui se poursuivra jusqu'à demain, ne serait, ainsi, qu'un vrai faux-semblant. Mais, il s'agit, en réalité, d'une conférence de simulation des Nations unies que la faculté précitée a coutume d'organiser à son siège, à l'initiative du club TIMUN (Tunisian international model United nations), une corporation d'étudiants indépendants, sans but lucratif, fondée en octobre 2009. Etant à sa deuxième édition, cette manifestation entièrement estudiantine vise à promouvoir les principes universels des droits de l'Homme et dispenser aux étudiants une formation en matière de politique internationale. Une sorte de reproduction des différents comités des Nations unies dans lesquels un aréopage de 200 étudiants aura l'occasion de simuler le rôle onusien de premier plan, tout en s'initiant à jouer le jeu diplomatique, avec toutes les règles et chartes régissant l'ensemble des relations internationales. C'est là, un véritable concours à travers lequel les étudiants, venus de plusieurs établissements universitaires nationaux et étrangers, seront mis à rude épreuve et devraient se confirmer dans l'art de négociation multipartite et communication intergouvernementale autour des sujets d'intérêts humanitaires communs. Ils seront également appelés à maîtriser les atouts dissuasifs et de conviction en mesure de défendre la position officielle de l'Etat ou l'ONG représenté sur les thématiques abordées en respectant le langage et les procédures protocolaires. Cet examen des aptitudes estudiantines à procéder au dialogue des grands, à partir des bancs de l'université, aura pour objectif, certes, de former de nouvelles générations aux profils relationnels, mais aussi de leur apprendre des habilités d'analyse et de synthèse des informations. Il est aussi question de familiariser les jeunes étudiants avec le fonctionnement des institutions internationales, approfondir leurs connaissances sur les grandes questions économiques et géopolitiques contemporaines, favoriser la prise d'initiative et le développement du leadership et leur faire acquérir les capacités de discussion, de communiquer à l'international. Cette simulation concernera les principales instances relevant des Nations unies, à savoir le conseil de sécurité, le Conseil économique et social, celui des droits de l'Homme, la Commission des droits de l'Homme, celle de développement durable, ainsi que le Comité de désarmement et de sécurité internationale. Autant de parties qui ne cessent d'organiser les relations communautaires et dessiner, au gré des plus puissants, les destinées des plus fragiles. Ce débat simulateur tournera autour des sujets se rapportant respectivement, à titre d'exemple, à la situation du Sahara Occidental, la réforme du système monétaire international, les enfants-soldats dans les conflits armés, la question des réfugiés climatiques et le terrorisme et la piraterie dans les eaux internationales. Ces thèmes seront débattus au cours de la première journée de ladite conférence, devant un parterre rehaussé des participants étrangers issus des universités de Londres, d'Aix-en-Provence, de Barcelone et de bien d'autres d'outre-mer. Sans pour autant oublier la présence massive de nos établissements supérieurs. La journée de dimanche sera, quant à elle, consacrée à des sessions des comités représentés, avec un point d'orgue une vidéo- conférence animée par M.Jeffrey Sachs, conseiller spécial auprès du secrétaire général de l'ONU. La cérémonie de clôture aura lieu en fin d'après-midi.