Le mouvement «Initiative citoyenne» a donné une conférence de presse jeudi 28 avril, à l'espace «El Teatro», pour annoncer le grand meeting qu'il organise le samedi 30 avril au Palais des Congrès et lors duquel les fondatrices et fondateurs de l'Initiative lanceront l'appel «pour la constitution du front pour le progrès et la liberté, front qui constituera la matrice d'une dynamique unitaire dans la marche vers une Constituante qui sera au niveau des attentes des Tunisiennes et des Tunisiens.» Les fondateurs de cet espace de la création et de l'engagement citoyen qu'est «El Teatro» ont permis que se réunissent les initiateurs de ce mouvement, les personnalités politiques, les partis «Ettajdid», «Citoyenneté et Justice», «Parti socialiste de gauche», «Parti réformiste tunisien», «Parti du travail» «Parti Affaq» et les mouvements signataires du Pacte citoyen ou la Charte, afin qu'ils puissent faire entendre leur message qui consiste à vouloir défendre la société tunisienne. Les intervenants ont cherché à clarifier la philosophie propre à «l'Initiative citoyenne» avant de donner la parole aux représentants des divers partis et initiatives similaires. C'est ainsi que par une déclaration, les fondateurs ont tenu à souligner qu' « ils ont pris la parole sur la scène de la citoyenneté», ce qui est à leurs yeux «la base sur laquelle ils veulent que se construise la société de notre avenir». En effet, pour Faouzi Maaouia, un des membres fondateurs de «l'Initiative citoyenne», «l'Initiative est un mouvement de patriotes avertis qui ont constaté que le moment est historique et que le pays a besoin de toutes ses forces et qui a décidé de créer ce mouvement et de participer à la vie politique tout en étant indépendant. L'Initiative, dès le départ, a bien défini sa position qui est d'occuper un espace complémentaire des partis. Néanmoins, on se positionne à partir de la société et de la citoyenneté. On n'a pas de rôle politique en tant que tel, on n'a pas un programme économique, social... mais puisqu'il s'agit de l'élection pour une Constituante, on peut jouer ce rôle là pour que la vie politique s'enrichisse. De même, puisqu'on est une organisation de la société civile, on se situe entre l'individu citoyen et l'espace public et on fait tout pour que cet individu citoyen passe à la vie politique et donc notre rôle est éminemment complémentaire». Dalenda Larguech, autre membre fondateur, a insisté sur l'originalité de ce mouvement où le citoyen, né après la révolution, est passé du statut de sujet à celui d'acteur et que «cette citoyenneté est une réalité de fait, acquise au cours de notre histoire et notre civilisation et que de ce fait, elle ne peut être l'objet d'aucun partage et ne peut en aucun cas ne relever que des prérogatives exclusives du politique». A cette conférence de presse de «l'Initiative citoyenne» étaient également présents, aux côtés des fondatrices et fondateurs, Abdelahmid Larguech, Fadhel Moussa, Ahmed Ben Chaâbane, Ahmed Zeghal, Mahsouma Sallami, Dalenda Larguech, Fatima Maouia, Salwa Trabelsi, Mounira Chapouteau Ramadi, des personnalités politiques éminentes telles que Saadeddine Zmerli et Mansour Maâla, qui a cautionné de manière ouverte la Charte et estime «qu'elle représente le minimum sur lequel s'accorde tous les Tunisiens. Elle constitue la base du retour à un vivre ensemble organisé, surtout que nous sommes à une phase fondatrice, constitutionnelle. La vie politique a ses propres règles, régies par les partis et leurs programmes mais il faut tout d'abord s'assurer des règles du jeu : la démocratie, la non-violence, et surtout éviter les extrêmes. La Tunisie ne peut être gouvernée qu'au centre. Notre arabité est tunisienne et il y va de même de notre islamité». Cette démarche citoyenne a, à ce jour, déjà reçu la caution de quelque 100.000 personnes, signataires de la Charte, et les fondateurs ambitionnent d'atteindre un million de signatures et plus. Toutefois des voix discordantes se sont fait entendre reprochant aux fondateurs du mouvement le manque de présence de jeunes membres pour une révolution initiée par la jeunesse. L'autre point de réserve est que cette «Initiative» tourne dans un cercle urbain et n'est pas en train de toucher les citoyens des régions. A cela, de nombreux jeunes membres du mouvement, jusque-là assis dans la salle, sans doute quelque peu intimidés par leurs aînés, se sont spontanément levés et l'énergie de leur jeunesse était belle à voir et à entendre !