Pour longtemps, les exportations tunisiennes et le développement industriel reposaient essentiellement sur le textile-habillement, l'agroalimentaire et, bien entendu, les industries mécaniques et électriques. Les statistiques relèvent d'ailleurs que ces trois secteurs piliers, générant plus de 1 milliard de dinars d'exportations chacun, représentent 76 % des entreprises industrielles, 87% des exportations, près de 62% des investissements directs étrangers et plus de 83% des emplois. Aujourd'hui, nouvelles tendances ou encore nouvelles exigences internationales obligent, l'industrie tunisienne et, d'une manière générale, l'économie nationale sont appelées plus que jamais, et comme le recommande l'étude de la stratégie industrielle nationale à l'horizon 2016, à diversifier encore plus leur base ou, disons plutôt, leur plate-forme d'exportation. Cette orientation est d'autant plus incontournable que toute diversification a le mérite de créer un véritable équilibre économique, car, en ces temps de conjoncture internationale totalement incertaine, aucun secteur n'est à l'abri d'un éventuel ralentissement. Il est important donc de savoir bien sélectionner les nouveaux piliers de l'export. On pense surtout au secteur des technologies de l'information et de la communication. Un domaine à potentiel énorme mais à niveau d'exportations très faible encore. Justement, selon l'étude de la stratégie industrielle nationale, la valeur des exportations des TIC, qui assurent environ 8% du PIB et emploient 6.000 personnes, se situe seulement aux alentours de 50 MD. Ce résultat semble timide par rapport au statut régional de notre secteur. On rappelle à ce niveau que le forum économique mondial de Davos a classé la Tunisie au premier rang à l'échelle africaine, troisième à l'échelle arabe et 35e à l'échelle internationale. Il est donc important aujourd'hui de trouver la formule idéale pour développer encore plus ce secteur notamment les entreprises de services informatiques. Il faut dire que la rentabilisation du secteur des TIC est d'autant plus impérative que la Tunisie ambitionne d'en faire, comme le soutient d'ailleurs l'étude de la stratégie industrielle nationale à l'horizon 2016, un fer de lance de l'économie tunisienne et de sa croissance. L'objectif stratégique fixé est de porter les exportations des TIC, en 10 ans, de 53 MDT à 500 MDT et de passer de 8 000 à 15 000 diplômés de l'enseignement supérieur par an. La stratégie nationale prévoit de porter la contribution de ce secteur au PIB de 8% à 20 %. Le nombre d'emplois passera de 6 000 à 15 000. Le secteur privé, incluant les investissements étrangers, sera, par ailleurs, le principal pourvoyeur d'emplois et contribuera en grande partie à l'envol du secteur. Ce développement repose toutefois sur la garantie d'une meilleure assistance des entreprises locales, notamment de petite et moyenne taille, la dynamisation des investissements et le développement des grands projets. De telles orientations accéléreraient le développement du secteur et surtout lui assureraient un meilleur positionnement sur le marché de l'export. En plus des TIC, il est impératif de développer d'autres secteurs à haute valeur ajoutée, tels que les centres de services, l'industrie électronique, automobile, aéronautique ou encore les industries du plastique technique. Cette approche, stratégique d'ailleurs, ne manquerait pas d'équilibrer le portefeuille tunisien, de multiplier les avantages comparatifs de site industriel tunisien et d'élargir le choix des investisseurs notamment étrangers.