La situation était calme, hier, à Dhehiba. Les insurgés contrôlent le point de passage le plus stratégique de la région, pour l'approvisionnement en denrées alimentaires, médicaments et carburant vers le territoire libyen et pour l'exode de ceux qui fuient les combats dans l'autre sens. Mais tout le monde est sur le qui-vive parce qu'on sait que tout peut basculer au profit des milices de Gueddafi qui peuvent contre-attaquer à tout moment. A présent, aucun coup de feu n'a été entendu ou tiré durant les dernières 24 heures, entre les deux belligérants, d'après M. Abdallah Ameur, présent sur les lieux et qui accueille les familles libyennes avec les forces de l'ordre tunisiennes. Et puisque l'ampleur et la fréquence des arrivées varient selon l'évolution des combats, des milliers de véhicules de tous genres transportant des familles libyennes, en provenance de Nalout, Yefren, Zenten et Jadou, ont profité de l'accalmie d'aujourd'hui pour gagner le territoire tunisien. Les camps de Dhehiba, Remada et Tataouine sont bondés. Les centres de jeunesse également. Le stade Néjib El-Khattab et la salle couverte sont mis à contribution, et le nombre des réfugiés ne fait qu'augmenter. Les villes voisines de Médenine, Zarzis, Djerba, Gabès ont hébergé des centaines de familles. Des volontaires sont arrivés même de Kasserine et du Sahel proposer l'hospitalité à des familles qui veulent se rendre à ces endroits. Les caravanes de solidarité affluent aussi de partout. Le Croissant-Rouge koweïtien a pris en charge mille familles, cela n'empêche que des appels sont, en même temps, lancés aux instances, ici à Dhehiba, sollicitant aide et soutien aux réfugiés libyens transférés dernièrement à El-Hamma de Gabès et à Douz, gouvernorat de Kébili. Dhaou MAATOUG