Par Hechmi SAID* Suite aux deux articles parus dans le journal La Presse du mercredi 4 mai 2011, relatifs à l'Institut préparatoire aux études scientifiques et technique (Ipest) , je voudrais rajouter quelques précisions. Les problèmes évoqués par les deux collègues ne font en fait que relater un vécu qui dure depuis déjà plusieurs années. Les solutions proposées par l'un et l'autre ne sont pas très différentes et certainement un compromis pourrait être adopté. Je voudrais d'abord revenir sur un point essentiel, celui relatif aux critères mis en place pour accéder à l'Ipest. L'opération est lancée au mois d'avril de chaque année dans les lycées auprès des élèves de la 4ème année, essentiellement de la section mathématiques (pour l'année en cours, voir circulaire n° 23 du Mesrs datée du 22/04/2011, http://www.mes.tn/). Le dossier de pré-candidature comporte, entre autres, une liste d'écoles ouvrant droit à une bourse d'études (une liste qui ne comporte que des écoles qualifiées par le professeur M. Jaoua d'écoles de rang A). Cette règle a été bien respectée au départ, malheureusement on s'en est écarté quelques années plus tard. La bourse est devenue un droit à tout élève admis à une école en France. Je ne reviens pas sur les raisons de cette dérive, c'était dit dans les articles mentionnés au début de mon propos. Maintes tentatives pour revenir on arrière sont restées infructueuses. Dans ce cadre, je voudrais apporter une tentative de réponse aux difficultés rencontrées pour un retour à la case départ ( n'octroyer une bourse d'études qu'aux élèves qui intègrent les écoles de rang A) : à mon avis cela est dû à un manque d'information crédible et l'absence de décisions fermes. En effet, à chaque fois que les responsables de l'Ipest doivent rappeler que les écoles ne faisant pas partie de ladite liste ne seront pas ouvertes à une bourse d'études, des contestations sont exprimées par les élèves et leurs parents et des arrêts de cours sont observés. Au final, la décision est reportée et tout ce qui a été fait n'aura servi à rien, sauf à discréditer les responsables de l'Ipest. Ce scénario s'est reproduit à chaque fois que la question est remise sur le tapis. Que faire pour trouver une sortie définitive à ce problème? Avant tout, ne pas perdre de vue que l'institut doit viser l'excellence, il draine les meilleurs bacheliers du pays ensuite. - Il faut associer toute l'équipe pédagogique à la recherche de solutions. En effet, une décision émanant des enseignants a plus de chance d'avoir un écho favorable auprès des élèves qu'une décision venant de l'administration. - Associer aussi des anciens de l'Ipest à travers leurs associations : Association des anciens de l'Ipest (Adai) et Association des Tunisiens des grandes écoles (Atuge). - Communiquer aux élèves et à leurs parents, les décisions prises par écrit et au cours d'une rencontre réservée à ce seul sujet. Cette réunion doit être organisée avant l'entrée à l'Ipest et non quelques mois avant les concours, comme c'était souvent le cas. - Appliquer la décision en toute transparence et avec fermeté. Malheureusement, l'Ipest ne souffre pas de ce problème seulement, bien d'autres maux le gangrènent et un examen doit lui être consacré en toute urgence : relation Ipest-école normale supérieure, état du partenariat avec la France, les programmes d'enseignement en général et l'enseignement des langues en particulier, la formation agrégative et son positionnement dans le système LMD, les concours d'agrégation.. * (Ancien directeur de l'Ipest)