• Le label social constitue un avantage compétitif très important pour l'industrie tunisienne dans le contexte de la mondialisation des marchés Il est impératif, pour nos entreprises, de relever les défis de la compétitivité et de la qualité face à une concurrence internationale acharnée et surtout en période de crise financière et économique mondiale qui frappe encore tous les pays. C'est dans ce contexte que les industriels venant des quatre gouvernorats de Monastir, Sousse, Kairouan et Mahdia ont pris part aux travaux du forum sur la qualité ayant pour thème : «La qualité et la productivité : leviers pour l'amélioration de la compétitivité», placé sous le haut patronage du Président de la République et sous l'égide du ministère de l'Industrie et de la Technologie et organisé conjointement par le Cettex, le pôle de compétitivité «Monastir-El Fejja La Manouba» (MFC Pole), l'Utica de Monastir et le Fenatex. Ce forum, qui s'est déroulé vendredi 26 mars à Monastir, a connu l'organisation de deux séances : l'une consacrée au programme national de promotion de la qualité, l'autre traitant des exigences des donneurs d'ordre en matière de labels sociaux. Au cours de la 1ère séance présidée par Mme Neïla Gongi , P.-d.g du MFC Pole, M. Zouhaïer Makhloufi, représentant de l'Unité de gestion du programme qualité UGPQ, a présenté les réalisations et les perspectives du programme national de la promotion de la qualité. D'un autre côté, M. Sofiène Besbès, consultant en management intégré et évaluateur dans le grand prix de la qualité, a présenté la méthodologie d'évaluation pour l'octroi du Grand Prix du Président Ben Ali pour la promotion de la qualité. Par ailleurs, M. Nidhal Hedfi, représentant du MFC Pole, a présenté le rôle du MFC Pole dans l'amélioration de la compétitivité des entreprises. Deux témoignages ont été présentés par les représentants de deux entreprises certifiées, la première baptisée : «La griffe internationale» (certifiée QSE), la seconde «ITS» (certifiée ISO 9001 et GOTS). La seconde séance présidée par M. Néjib Karafi, DG du Cettex, a connu la présentation de deux communications-débats, l'une portant sur «La fibre citoyenne», l'autre sur «Le projet de création d'un label social tunisien». Au cours de sa communication portant sur «La labellisation sociale et le projet de création d'un label social tunisien», M. Jean-François Limantour, président du Cercle euro-méditerranéen des dirigeants textile-habillement ou Cedith (dont le siège est à Paris) et expert en stratégie de développement international, a souligné l'existence en Europe et aux USA d'un vaste mouvement d'opinion en faveur d'une économie mondiale durable et que les consommateurs sont aujourd'hui préoccupés par les conditions sociales de production dans les usines industrielles, et ce, de par le monde. Les distributeurs occidentaux, qui ont pris en considération les préoccupations et les opinions des consommateurs, exigent que les conditions de travail dans les usines doivent respecter les normes du Bureau international du travail, à savoir l'hygiène, la sécurité, l'interdiction du travail des enfants dans les usines, la durée du travail, le paiement des heures supplémentaires… Il a indiqué que les producteurs industriels tunisiens respectent en général les réglementations sociales du travail. Il suggère, toutefois, la création d'un organisme certificateur indépendant qui va entreprendre des audits dans les entreprises de production textile sur une base volontaire et permettant de donner un certificat de bonne conduite à ces entreprises concernant le respect des conditions sociales du travail. Ce certificat ou label social permet aux entreprises tunisiennes d'en faire état à leurs clients distributeurs et même de mettre des étiquettes sur les vêtements mentionnant que ces vêtements ont été produits dans de très bonnes conditions sociales. «Ce label social constitue un avantage compétitif très important pour l'industrie tunisienne dans le contexte de la mondialisation des marchés», a-t-il conclu. Mme Hélène Sarfati-Leduc, chef du projet Fibre citoyenne pour l'ONG Yamana, a indiqué au cours de sa communication portant sur «La Fibre citoyenne» que celle-ci est une démarche de certification sociale et environnementale appliquée à la filière textile-habillement. L'objectif du programme «fibre citoyenne», lancé dès 2005 à Paris, est d'accompagner et de signaler clairement pour les donneurs d'ordre européens les démarches sociales et environnementales des entreprises productrices dans le secteur textile-habillement. Ce programme, a-t-elle poursuivi, s'adresse à toute la filière textile-habillement (depuis le producteur de la matière première jusqu'au distributeur). Aujourd'hui, et afin de rester compétitif sur un secteur très concurrentiel, il est nécessaire pour les entreprises de réaliser toutes les exigences et garanties demandées par leurs clients au sujet des aspects sociaux, environnementaux, de santé et de sécurité de production. Elle a noté que le programme «Fibre citoyenne »est en cours de déploiement avec le Cettex. Dans ce programme, l'entreprise s'engage au niveau de ses activités et de ses productions à respecter certains critères, dont le contrôle de la toxicité, la transparence totale sur la traçabilité de la filière, l'amélioration des process de production… L'attribution du label «Fibre citoyenne» sera faite par un comité indépendant.