Morne plaine pour le football tunisien, qui ne compte plus qu'un seul qualifié dans les coupes africaines. En attendant une décision concernant l'ESS… Du quatuor parti au début de l'année à la chasse aux trophées continentaux, seule l'Espérance de Tunis aura donc survécu à la purge des deux ou trois premiers tours servant généralement d'écrémage et de sélection. L'Olympique de Béja a été le premier à passer à la trappe au 2e tour éliminatoire de la coupe de la CAF devant les Marocains de Difaâ Hassani El Jadida (victoire 2-0 à Béja, deux buts dans les arrêts de jeu, défaite 3-0 à El Jadida). Samedi dernier, c'était le tour du Club Africain de chuter piteusement en huitièmes de finale de la Ligue des champions de la CAF à Radès. Davantage que l'échec technique et l'impuissance exprimée par les hommes de Kaïs Yaâkoubi, c'est celui éthique qui interpelle les consciences, les incidents de Radès représentant une tache noire dans l'histoire du club de Bab Jédid. Quand bien même la grande famille clubiste ne se reconnaît point dans cette poignée de néo-hooligans auteurs de dérives qui risquent de coûter bien cher à leurs favoris. Nouvel échec, par conséquent, aux portes de la phase de poules de la LCA. Pourtant, cette fois-ci, le CA y croyait dur, d'autant qu'il avait su écarter un géant du continent, Ezzamalek du Caire. Mais il faut croire qu'il est bel et bien maudit par la nouvelle version de la Coupe d'Afrique des clubs champions dont il avait été le premier club tunisien à brandir le tropheé, en 1991. Et on ne guérit pas de cette tenace malédiction, alors que le corps, fragile et faible, continue toujours d'avoir la fièvre. Sélection et clubs aux antipodes Le destin continental de l'Etoile Sportive du Sahel est suspendu à une décision que va prendre le président de la Confédération africaine (CAF), Issa Hayatou, dans les tout prochains jours. Le président du club, Hamed Kammoun et un représentant de la FTF, probablement son patron Anouar Haddad, vont effectuer le déplacement du Caire pour défendre le dossier de l'ESS qui n'avait pas jugé utile, pour des raisons de sécurité, de voyager jusqu'à Kaduna, au Nigeria pour croiser le fer avec le club local en match aller du 3e tour de la coupe de la CAF. Heureusement que l'Espérance de Tunis est toujours là, imprimant son expérience et son métier dans un parcours — il faut l'admettre — taillé sur mesure en ce sens où elle a eu affaire tour à tour à un illustre inconnu, l'ASPAC du Bénin et à un Jaraaf du Sénégal qui n'est vraiment plus que l'ombre du club d'antan (huitième de son championnat local). Ces deux clubs servirent du reste de faire valoir, se faisant balayer à chaque fois (5-0) à Radès. En attendant les choses sérieuses en phase de poules où le tenant, TPMazembe, Al Ahly du Caire, le Raja de Casa, Mouloudia d'Alger, Cotonsport Garoua, Enyemba du Nigeria, soit la fine fleur, seront tous là. En vérité, les circonstances particulières que traverse le sport roi depuis la révolution expliquent en grande partie les mauvaises performances des représentants tunisiens sur l'échiquier continental. Paradoxalement, ces mêmes conditions extrêmes (manque de compétition suite à une longue trêve…) n'avaient guère empêché la sélection des joueurs locaux de tirer son épingle du jeu, en février dernier au Soudan à l'occasion de la 2e édition du Chan qu'elle avait brillamment remportée. Toutefois, sur la durée, il était inévitable de payer cela face à des rivaux de qualité (Al Hilal du Soudan pour le CA, Difaa Jadida pour l'OB). Rendez-vous, le 15 mai au Caire, pour le tirage au sort de la phase de poules de la Champions League où l'EST cherchera une revanche sur la malchance qui l'avait marquée au fer rouge dans la dernière finale contre les Congolais de Mazembe. Et en même temps à sauver l'honneur d'un foot tunisien dont les clubs négocient assurément une délicate phase transitoire.