Les Clubistes sont sous le choc. Celui des incidents et celui d'un résultat qui les élimine pour la énième fois de la Ligue des champions. Premier club qui a réussi son passage post-révolutionnaire, le club de Bab Jedid croyait dur comme fer en un grand destin africain. Mais en voulant le réussir à tout prix, il a oublié deux éléments essentiels‑: le premier indépendant de sa propre volonté, avec la poursuite de la vague destructrice dans nos stades; le second à la fois technique et mental. Le Club Africain n'a pas actuellement le jeu et les joueurs pour aller loin dans cette Ligue des champions. C'est vrai que tout le monde y a cru au départ, d'autant que ce ne sont pas les noms qui manquent. Du moins en apparence. En attaque, à l'entrejeu et même dans cette défense qui est aujourd'hui l'objet de toutes les critiques. Oui mais voilà, il s'est avéré à l'arrivée que les noms sont plus pompeux que solides. La faute à qui? Aux joueurs eux-mêmes tout d'abord car la question qui se pose, c'est de savoir comment des joueurs comme les deux gardiens, Ifa, Souissi, Meriah, Alexis, Awadhi, Hmam et Mouihbi peuvent se permettre de descendre si bas. Tous internationaux ou ex-internationaux et qui sont à la force de l'âge et qui ont la chance d'évoluer dans un grand club. L'autre faute incombe aux dirigeants. Nous avons toujours pensé que les joueurs du Club Africain sont trop choyés et qu'ils bénéficient d'une certaine «impunité» qu'ils tirent d'un faux statut de vedettes que leur confère parfois dirigeants et supporters. Des statuts dans lesquels ils s'installent confortablement pour ne plus se remettre en question. Or, une vedette, c'est un rendement, des statistiques et de la durée. A propos de statistiques, prenons celles de Mouihbi : 55 matches en championnat, 43 en tant que titulaire et... 15 buts (dont 4 penalties) Coupe de Tunisie: 6 matches pour un but Coupe d'Afrique : 11 matches pour 4 buts. A ce propos, les dirigeants clubistes ont intérêt à demander des statistiques et à les présenter à leurs joueurs pour faire la différence entre bons et moins bons. Ils seront très surpris! Autre composante : l'entraîneur. Nous savons que Yaâcoubi avait énormément de choses à reprocher à ses joueurs. Et pas uniquement sur le plan du jeu. Il leur a reproché un état d'esprit passif, une attitude nonchalante, une certaine suffisance dans le jeu et une ambition inexistante. D'abord en privé, puis en public. Il leur a même interdit de parler hors des insipides points de presse. Sa méthode a-t-elle été la bonne? Habitués à être choyés, les joueurs ont-ils décidé de le lâcher? Autant de questions qui méritent d'être posées après coup car nous avons eu l'impression — et pas seulement — que les joueurs n'ont pas adhéré à ses idées. Sur le terrain et en dehors. Trop cassant, Kaïs Yaâkoubi et manquant parfois de psychologie. Yaâkoubi a visiblement encore du mal à passer du statut de joueur à celui d'entraîneur. Sur un autre plan : Kaïs Yaâkoubi n'est pas parvenu à assurer les équilibres. Sans Dhaouadi, le Club Africain a étalé toutes ses imperfections. Sur le plan individuel et collectif. Sur le plan mental également... Une catastrophe que cette énième élimination de la Ligue des champions? Pas tant que ça. Cela aurait, en tout cas, empêché la reconstruction de l'équipe sur des bases solides. A chaque chose malheur est bon...